PORT-AU-PRINCE.— La Fondation Je Klere réclame des mesures conservatoires accompagnées d’une enquête de moralité contre le Commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Frantz Monclair. La FJKL dit avoir des suspicions fondées concernant l’implication présumée du CG dans des actes de marchandage de justice.
En effet, dans une lettre adressée au Président du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, Me Jean Joseph LEBRUN, la Fondation Je Klere met en lumière ce qu’elle considère comme un comportement opaque du commissaire MONCLAIR remettant en question la théorie des apparences en matière judiciaire, selon laquelle la justice doit être rendue dans la transparence.
«L’apparence que la justice se vend aujourd’hui au plus offrant au parquet de Port-au-Prince est de nature à miner la confiance du public dans sa justice. Quelque chose doit être fait urgemment», a écrit Marie Yolène Gilles, directrice exécutive de FJKL, dans cette correspondance dont copie conforme est adressée au ministère de la justice et à l’ULCC.
La récente agression d’une huissière, Madame Marie Erlande D. PAUL, dans l’exercice de ses fonctions, a suscité des inquiétudes profondes quant à l’intégrité du système judiciaire haïtien. Cet incident tragique s’est produit le 29 mai 2025, lorsque des agents de sécurité de la société Terminal Varreux S.A., sous la direction de Mario LESPERANCE, ont attaqué Madame PAUL alors qu’elle accomplissait une mission inhérente à son statut d’officier ministériel assermenté, a raconté Gilles
La réaction initiale du substitut du commissaire du Gouvernement, Me Elysée FENELON, a été rapide et prometteuse. Il a ordonné l’arrestation de l’agresseur, agissant ainsi dans le cadre de ses responsabilités légales. Cependant, cette lueur d’espoir a rapidement été ternie par l’intervention du commissaire du Gouvernement, Frantz MONCLAIR. Ce dernier a pris la décision contestable de libérer l’agresseur sans avoir consulté le substitut en charge ni écouté la victime. Ce comportement a soulevé des questions sur l’impartialité et l’intégrité du système judiciaire, alimentant des rumeurs persistantes de corruption au sein du Parquet de Port-au-Prince.
Au regard de cette situation, la Fondation Je Klere (FJKL), par la voix de sa Directrice Exécutive, Marie Yolène GILLES, appelle à une enquête approfondie sur les actions du commissaire MONCLAIR et des magistrats du Parquet de la Capitale.
La demande d’une enquête de moralité s’accompagne de plusieurs recommandations dont l’examen de l’état de patrimoine du magistrat concerné, la mise en œuvre de mesures conservatoires à son encontre, et une supervision renforcée par l’Inspection Judiciaire. De plus, l’établissement d’un partenariat avec l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) est indispensable pour combattre efficacement les actes de corruption avérés au sein du domaine judiciaire, a avancé Marie Yolène Gilles.
«L’intervention suspecte du Commissaire du Gouvernement dans le dossier est venue alimenter les rumeurs de libération contre pots-de-vin qui circulent dans les couloirs du Palais de justice dans le cadre de cette affaire», a-t-elle soutenu, notant que ce n’est pas la première fois que le nom du commissaire Frantz MONCLAIR est cité dans des cas de libération contre pots-de-vin ou d’autres types de scandales avec les femmes.
En ce sens la responsable de la Fondation Je Klere dit attendre, de la part du CSPJ, des actions fermes et célère dans ce dossier. La réponse des autorités judiciaires déterminera leur crédibilité future et leur capacité à protéger les droits de tous les citoyens haïtiens.
Jean Mapou