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Le calvaire du journaliste Jocelyn Justin, abandonné à Cuba

PORT-AU-PRINCE.— Près d’un an après le drame du 24 décembre 2024, à l’HIEH, le journaliste haïtien Jocelyn Justin demeure dans une situation critique à Cuba, sans aucune assistance de l’État haïtien. Gravement blessé lors de la fusillade qui avait coûté la vie à deux autres confrères et à un policier près de l’Hôpital général de Port-au-Prince, il vit aujourd’hui dans des conditions jugées inhumaines.

Selon SOS Journalistes, l’organisation dirigée par Joseph Guyler C. Delva, Justin souffre toujours de lésions maxillo-faciales sévères nécessitant une opération chirurgicale urgente. L’intervention, initialement prévue pour juillet 2025, n’a jamais été réalisée faute de moyens et de suivi administratif. Le journaliste serait désormais sans abri, sans médicaments, sans nourriture et sans ressources.

«Il s’agit d’un cas humanitaire urgent. Nous demandons au Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et au gouvernement du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé de prendre leurs responsabilités. Le silence des autorités est inacceptable», a déclaré Joseph Guyler C. Delva, dans une note.

Cet appel intervient dans un contexte où les promesses de soutien formulées par les autorités après le drame se sont évanouies. Aucune mesure concrète n’a été prise pour venir en aide aux journalistes blessés, ni aux familles des victimes.

Face à ce qu’elle qualifie d’« abandon délibéré », SOS Journalistes annonce une série d’actions pacifiques, dont des sit-in devant la Primature et la Villa d’Accueil, afin d’exiger des réponses immédiates.

«Le gouvernement doit rendre des comptes. Nous ne pouvons pas accepter qu’un professionnel de la presse, blessé dans l’exercice de sa fonction, soit laissé pour mort à l’étranger. C’est une honte nationale», a martèlé Delva.

L’organisation prévient qu’elle tiendra les autorités haïtiennes responsables de toute aggravation de l’état de santé de Jocelyn Justin.

Au-delà du cas individuel, cette affaire relance le débat sur la protection des journalistes en Haïti, dans un contexte de violence généralisée et de délitement institutionnel. Pour nombre d’observateurs, l’inaction du gouvernement illustre la fragilité de l’État face à ses obligations fondamentales, notamment envers ceux qui, par leur travail, documentent les tragédies du pays.

Jean Mapou

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