Nous avons entendu avec indignation et amertume les propos du Franco-Béninois, Monsieur Kemi Seba, lors d’un de ses discours fleuve, qu’il a prononcé dans le Nord d’Haïti, dans le cadre de sa tournée. Nous l’avons suivi avec intérêt et nous avons constaté qu’il s’agit d’une chanson dont nous connaissons déjà, par cœur, le refrain. C’est la chanson bien connue des principaux chefs terroristes qui nous tuent, kidnappent, volent et violent, depuis bientôt sept ans.
Lui, il pense que l’unité est nécessaire entre le prolétariat et la coalition des terroristes « viv ansanm » pour que la paix revienne dans notre pays. Nous autres, nous ne sommes pas de cet avis. Bien au contraire ! Nous réclamons la paix et la liberté pour le peuple haïtien emprisonné par les malfrats, et prison ou la mort pour ces criminels sans foi ni loi.
Autrement dit, nous pensons que la tranquillité de celui-là passe nécessairement par la prison ou la mort de ceux-ci. Pas de juste milieu, pas d’autre alternative. Si pour M. Seba, le peuple haïtien a un ennemi commun avec les terroristes et que c’est le blanc qui nous fait croire que c’est le nègre qui est l’ennemi du nègre, pour le peuple haïtien, c’est différent.
Synthétisons les termes de cette divergence.
i. Le peuple haïtien n’a pas d’ennemi commun avec lesterroristes, car ces derniers sont des malfrats et des exécutants au service des ennemis du peuple, internes et comme externes.
ii. Les terroristes haïtiens sont des hors-la-loi, ils ne peuvent pas transformer leur régime de criminalité en mouvement citoyen. Le passage entre terrorisme et exercice de citoyenneté ne peut pas se faire dans des discours grandiloquents.
iii. Contrairement à ce que préconise le président de l’ONG Urgences Panafricanistes, qui a plutôt responsabilisé ceux qui donnent les armes aux terroristes, le peuple haïtien tient pour responsables de son malheur et les terroristes (qui exécutent) et leurs commanditaires. Ils sont logés à la même enseigne. Ils représentent les deux bornes d’une même batterie.
iv. Le peuple haïtien ne peut pas se réconcilier avec les groupes criminels terroristes de la coalition « viv ansanm ».Il n’est pas en situation conflictuelle ou d’inimitié avec les criminels mais fait les frais de leurs actes de banditisme, instrument de motifs inavoués.
Pour le peuple haïtien, l’opinion de M. Seba ne colle pas avec la réalité qu’il subit aujourd’hui. On a bien compris la velléité de ce dernier de prononcer de grand discours en « notre faveur », mais dommage, n’étant pas situé au même angle de vue, il voit l’inverse de ce que nous voyons.
Contrairement à lui, nous pensons que seule l’extermination des criminels peut être une voie de liberté et de paix pour le peuple haïtien. Le droit à l’autodétermination du peuple haïtien, qui lui semble cher, nepeut être effectif sous la terreur des gangs terroristes. Le peuple haïtien, qui se fait massacrer au quotidien et connaît de multiples exactions terroristes, s’inscrit donc en faux contre ce discours qui tend implicitement à disculper ses bourreaux de leurs impitoyables forfaits.
Jean Willy Belfleur,
Citoyen engagé haïtien