À la suite d’une perquisition menée par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) dans un immeuble abandonné à Torcel, suspecté d’abriter un réseau de trafic d’organes humains, les propriétaires des lieux, la famille Jean-Baptiste, ont publié une note officielle pour se désolidariser formellement des faits et apporter des précisions sur la situation du bâtiment.
L’intervention, survenue le mercredi 21 mai 2025 dans l’ancien complexe JBE’S PLAZA, a conduit à une macabre découverte : deux cadavres disséqués, avec plusieurs organes retirés, ont été retrouvés sur place. Sur les lieux se trouvait également un homme du nom de Basile Exama, qui prétendait être le gardien du site.
Dans un contexte marqué par des disparitions fréquentes et mystérieuses, cette affaire a rapidement attiré l’attention du public. Les soupçons se sont tournés vers les propriétaires du bâtiment, laissé à l’abandon depuis plusieurs années.
Interpellé par la DCPJ, Basile Exama est aujourd’hui soupçonné d’implication dans un réseau de trafic d’êtres humains et d’organes. En réponse, la famille Jean-Baptiste, par le biais d’un communiqué publié le vendredi 23 mai, a tenu à clarifier sa position : elle affirme n’avoir aucun lien avec les activités actuelles menées sur le site et précise qu’elle a perdu tout contrôle sur l’immeuble depuis 2019, en raison de l’insécurité croissante dans la zone.
« Comme de nombreuses familles haïtiennes, nous sommes aussi victimes du climat délétère d’insécurité généralisée », peut-on lire dans la note.
La famille indique que cette situation a forcé la résiliation de tous les contrats de location, notamment celui signé avec Burnett International University, qui a quitté les lieux en octobre 2019, laissant derrière elle du matériel éducatif.
L’assassinat de leur dernier gardien, Cédoine, en 2021, aurait définitivement rendu tout accès au site impossible, le laissant à la merci du vandalisme et des occupations illégales. La famille rejette catégoriquement les affirmations de Basile Exama, assurant qu’il n’a jamais été employé ni mandaté comme gardien.
« Nous déclinons toute responsabilité dans l’utilisation des lieux après 2019, ces espaces n’étant plus sous la gestion de l’administration de JBE’S PLAZA », insiste-t-elle.
Les héritiers du défunt Éric Jean Baptiste affirment rester fidèles à ses engagements pour le redressement du pays et assurent vouloir préserver l’intégrité de leur patrimoine familial.
Alors que l’enquête suit son cours, cette affaire met en lumière les risques liés à l’abandon de biens immobiliers dans un contexte d’insécurité généralisée.
S.W