Par Jean Venel Casséus
La nouvelle du départ du chanteur évangélique Élie Pierre, ce 13 mai 2025, me choque. Que l’on en ait conscience ou pas, la mort est un rendez-vous incontournable, et pourtant, elle choque et choquera toujours. Le voyage d’Élie vers l’éternité laisse un vide immense dans le ciel de la musique chrétienne haïtienne. Un “Zetwal” s’est éteint, et c’est tout un pan de notre mémoire sonore et spirituelle qui vacille. Mon ciel, à moi, a perdu de son bleu. Mais heureusement, il y a des voix qui ne meurent jamais. Elles habitent l’âme, rayonnent au plus profond des cœurs et deviennent, au fil du temps, des repères spirituels. Élie Pierre, c’est bien ça.
Je ne saurais être un grand mélomane sans Zetwal, le groupe au sein duquel Élie a brillé de mille étoiles. Ce groupe mythique a marqué la belle époque de la musique chrétienne en Haïti. “Zetwal”, sur scène, c’était des moments bénis, des accords chauds, des refrains captivants et des soupirs d’espérance.
Entre Alabanza et Zetwal, mon cœur balançait. Mais ma tendresse penchait pour ce dernier, tant la proximité humaine et artistique avec certains de ses membres, comme Woodler Alezy et Moïse Temitis, me liait à leur trajectoire.
C’est par Moïse que j’ai eu le privilège d’approcher Élie Pierre. De “Zetwal” à “Revelasyon”, je l’ai suivi comme un véritable groupie, buvant chacune de ses interprétations comme une eau vive. J’aime les voix qui sont des prières, justement et simplement.
Élie Pierre, c’était cette voix transcendantale qui traversait les murs, les doutes, les douleurs. Il était un messager au timbre vibrant, un instrument entre les mains du Très-Haut. Il avait cette capacité rare de faire fondre les cœurs les plus durs, de faire monter les âmes en adoration, de nous rappeler que Dieu est plus grand que nos blessures.
Aujourd’hui, il n’est plus. Du moins, plus ici-bas. Son corps retourne à la terre, mais son âme, nous n’en doutons pas, chante désormais dans les cieux. Et sa voix, elle, restera avec nous dans nos souvenirs, dans nos enregistrements, dans nos cultes où elle résonnera encore à travers les générations. Élie Pierre nous a quittés, mais il nous a laissés avec une mission : garder vivante la lumière qu’il a semée, cette foi en musique qui soulage, rassemble et élève.
Merci, Élie Pierre, pour la beauté, la foi, l’engagement. Tu as été un don. Que ton passage parmi nous reste un appel à l’authenticité, à la louange sincère, à la grandeur d’âme. Repose en paix, “Zetwal” éternel.
14 mai 2025