PORT-AU-PRINCE.— La Croix-Rouge Haïtienne, le Comité international de la Croix-Rouge et la Fédération des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) ont marqué la journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge par un hommage aux volontaires qui se sacrifient, chaque jour, aux côtés des personnes ayant besoin de protection, de soins de santé et d’aide sociale en Haïti et partout dans le monde.
Célébrée cette année sous le thème « Du côté de l’humanité », la journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge revêt d’une importance particulière pour la croix rouge haïtienne et le comité international de Croix-Rouge (CICR), basé à Port-au-Prince.
Pour James Peterson Joachim et Jean Jacob Charles, respectivement porte-parole du CICR et de la Croix-Rouge Haïtienne, la date du 8 mai doit être l’occasion de réitérer l’appel au respect de l’emblème de l’institution, à la protection des convois médicaux, des volontaires, en garantissant l’accès aux communautés ayant besoin d’aides humanitaires. «Sans accès, nous ne pouvons rien faire», a déclaré Charles.
«En dépit du contexte marqué par une crise sécuritaire croissante en Haïti, heureusement nous n’avons pas eu de volontaires ou de pérennes victimes pour l’année 2024, mais le manque d’accès reste un problème crucial», a souligné Jean Jacob Charles, affirmant qu’une dizaine de membres du personnel et de bénévoles de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont victimes à travers le monde pour l’année écoulée.
Préserver l’humanité et la dignité dans une crise sans horizon
La situation étant devenue de plus en plus complexe et polarisée, les besoins humanitaires sont en nette augmentation, a fait remarquer Joachim, le porte-parole du CICR en Haïti. «Pour l’année 2024, nous avions eu plusieurs axes d’interventions: la santé, la formation au premier secours, l’eau potable et assainissement, la sensibilisation et un dialogue continu avec ceux que nous appelons dans le jargon de la Croix-Rouge, des porteurs d’armes», a fait savoir Joachim.
«Plus de 600 personnes sont formées dans le domaine du premier secours pour sauver des personnes blessées par balle, sans compter des formations sur les escalades de violence dans les communautés», avance le porte-parole du CICR Haïti, ajoutant la distribution de 2 000 kits d’hygiène, 2 000 bâches et 3 000 lampes solaires pour aider 2 500 familles déplacées (environ 12 500 personnes) dans les camps des déplacés internes.
Selon Joachim, 55,000 personnes dans les communes de Cité Soleil, Delmas et Tabarre ont bénéficié de 2,6 millions de litres d’eau potable grâce aux interventions du CICR. Des points de stabilisation dans les zones de Cité Soleil, Christ-Roi (Port-au-Prince) ont été installés pour intervenir d’urgence sur des plaies par balles, a précisé le porte-parole du CICR.
La Croix-Rouge Haïtienne a aussi jouie d’une coopération privilégiée avec le comité international, tant au niveau du service ambulancier qu’au niveau de la formation de volontaires et d’autres soutiens techniques, a renchéri James Peterson Joachim.
La classification des gangs comme organisations terroristes et les enjeux humanitaires en Haïti
Dans un contexte de crise multiforme et de prolifération des actes de violence, l’engagement est devenu sine qua non pour le CICR et la Croix-Rouge Haïtienne. Alors que les bénévoles essaient de tenir dans des situations où les accès sont très limités, la désignation des gangs armés comme étant des organisations terroristes pourrait entraver les interventions humanitaires dans le pays.
Pour Jean Jacob Charles, c’est aux dirigeants de la Croix-Rouge de réfléchir à l’interne pour pouvoir continuer d’aider les gens les plus vulnérables sans aller à l’encontre des mesures de politique internationale, insistant sur le caractère neutre et impartial du mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
«Une fois que l’accès pour les bénévoles et les employés ne sont pas restreints, notre approche ne va pas changer, car l’accès reste la pièce maitresse de notre travail auprès des communautés victimes», a-t-il précisé soulignant que le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est financé par des volontaires et des bailleurs humanitaires à travers le monde.
Rappelons que la journée du 8 mai rend hommage à ce qui est devenu le plus grand Mouvement humanitaire au monde, fort de 80 millions de membres et volontaires, tous unis autour d’une mission commune: prévenir et soulager les souffrances humaines, partout, en tout temps. Le thème choisi par le Mouvement international place un accent particulier sur ce principe fondateur qui rend tous les autres possibles.
Jean Mapou
Célébrée cette année sous le thème « Du côté de l’humanité », la journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge revêt d’une importance particulière pour la croix rouge haïtienne et le comité international de Croix-Rouge (CICR), basé à Port-au-Prince.
Pour James Peterson Joachim et Jean Jacob Charles, respectivement porte-parole du CICR et de la Croix-Rouge Haïtienne, la date du 8 mai doit être l’occasion de réitérer l’appel au respect de l’emblème de l’institution, à la protection des convois médicaux, des volontaires, en garantissant l’accès aux communautés ayant besoin d’aides humanitaires. «Sans accès, nous ne pouvons rien faire», a déclaré Charles.
«En dépit du contexte marqué par une crise sécuritaire croissante en Haïti, heureusement nous n’avons pas eu de volontaires ou de pérennes victimes pour l’année 2024, mais le manque d’accès reste un problème crucial», a souligné Jean Jacob Charles, affirmant qu’une dizaine de membres du personnel et de bénévoles de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont victimes à travers le monde pour l’année écoulée.
Préserver l’humanité et la dignité dans une crise sans horizon
La situation étant devenue de plus en plus complexe et polarisée, les besoins humanitaires sont en nette augmentation, a fait remarquer Joachim, le porte-parole du CICR en Haïti. «Pour l’année 2024, nous avions eu plusieurs axes d’interventions: la santé, la formation au premier secours, l’eau potable et assainissement, la sensibilisation et un dialogue continu avec ceux que nous appelons dans le jargon de la Croix-Rouge, des porteurs d’armes», a fait savoir Joachim.
«Plus de 600 personnes sont formées dans le domaine du premier secours pour sauver des personnes blessées par balle, sans compter des formations sur les escalades de violence dans les communautés», avance le porte-parole du CICR Haïti, ajoutant la distribution de 500,000 kits contenant des matériels hygiéniques, de bâches et de lampes solaires dans les camps des déplacés internes.
Selon Joachim, 55,000 personnes dans les communes de Cité Soleil, Delmas et Tabarre ont bénéficié de 2,6 millions de litres d’eau potable grâce aux interventions du CICR. Des points de stabilisation dans les zones de Cité Soleil, Christ-Roi (Port-au-Prince) ont été installés pour intervenir d’urgence sur des plaies par balles, a précisé le porte-parole du CICR.
La Croix-Rouge Haïtienne a aussi joué d’une coopération privilégiée avec le comité international, tant au niveau du service ambulancier qu’au niveau de la formation de volontaires et d’autres soutiens techniques, a renchéri James Peterson Joachim.
La classification des gangs comme organisations terroristes et les enjeux humanitaires en Haïti
Dans un contexte de crise multiforme et de prolifération des actes de violence, l’engagement est devenu sine qua non pour le CICR et la Croix-Rouge Haïtienne. Alors que les bénévoles essaient de tenir dans des situations où les accès sont très limités, la désignation des gangs armés comme étant des organisations terroristes pourrait entraver les interventions humanitaires dans le pays.
Pour Jean Jacob Charles, c’est aux dirigeants de la Croix-Rouge de réfléchir à l’interne pour pouvoir continuer d’aider les gens les plus vulnérables sans aller à l’encontre des mesures de politique internationale, insistant sur le caractère neutre et impartial du mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
«Une fois que l’accès pour les bénévoles et les employés ne sont pas restreints, notre approche ne va pas changer, car l’accès reste la pièce maitresse de notre travail auprès des communautés victimes», a-t-il précisé soulignant que le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est financé par des volontaires et des bailleurs humanitaires à travers le monde.
Rappelons que la journée du 8 mai rend hommage à ce qui est devenu le plus grand Mouvement humanitaire au monde, fort de 80 millions de membres et volontaires, tous unis autour d’une mission commune: prévenir et soulager les souffrances humaines, partout, en tout temps. Le thème choisi par le Mouvement international place un accent particulier sur ce principe fondateur qui rend tous les autres possibles.
Jean Mapou