Les associations de journalistes tirent la sonnette d’alarme sur le sort de deux journalistes dans la commune de Mirebalais. Les deux confrères sont portés disparus depuis le mardi 31 mars dernier, jour de l’attaque armée perpétrée par des gangs dans la ville.
Selon l’AJH, la résidence de Jean Christophe Collègue, ancien correspondant de la Voix de l’Amérique, a été incendiée, et ni lui ni ses proches ne donnent signe de vie. Par ailleurs, une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre Israël Roger Claudy, correspondant de Radio Ginen, enlevé avec son frère. Tous deux auraient été faussement identifiés par des gangs comme membres de la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP).
Face à cette situation, l’AJH appelle à une mobilisation urgente des autorités afin de garantir la sécurité des journalistes. « Chaque attaque contre un professionnel des médias constitue une atteinte grave à la démocratie », rappelle l’AJH.
De son côté, SOS Journalistes réitère son appel aux gangs armés pour que le journaliste Roger Claudy Israël soit relâché sain et sauf, et que les autres otages puissent rapidement rejoindre leurs familles.
Les ravisseurs du journaliste et de son frère ont publié une vidéo dans laquelle ils ont clairement menacé de les exécuter, croit savoir l’association dirigée par Joseph Guyler C. Delva.
Publiés les 6 et 7 avril 2025, ces communiqués expriment aussi la solidarité des associations de journalistes envers les familles des confrères disparus, tout en appelant la presse haïtienne à faire bloc autour de ses valeurs fondamentales : professionnalisme, responsabilité et solidarité.
Par ailleurs, les violences ciblant les journalistes ne datent pas d’hier et ne sont pas des cas isolés. En décembre 2024, plusieurs journalistes présents dans l’enceinte du plus grand centre hospitalier de Port-au-Prince ont été victimes d’une attaque sanglante, menée par des gangs, faisant plusieurs morts et blessés.
La violence monte d’un cran ces dernières semaines, avec de nouveaux territoires passés sous le contrôle des bandes armées. À Mirebalais, Saut-d’Eau et Kenscoff, les déplacements de population et les tueries se multiplient, sous les yeux d’un gouvernement silencieux qui se contente d’enchaîner les promesses sans lendemain.