Nous avons appris le décès, ce lundi 31 mars 2025, de l’avocat bien connu Me Mario Joseph, responsable du Bureau des Avocats Internationaux (BAI). Selon l’AHP, Me Joseph a eu samedi dernier un terrible accident de la route dont nous ne connaissons pas encore les circonstances. Responsable du BAI, en 2011, Mario Joseph a mené un combat acharné en faveur les victimes du choléra
Mario Joseph, qui est reconnu comme étant un influent avocat haïtien de droits humains, dirige, depuis 1996, le Bureau des Avocats Internationaux (BAI) situé à Port-au-Prince (Haiti).
En vingt ans d’activisme dans le domaine des droits humains, Mario Joseph a travaillé sur divers cas, tels que : le massacre de Raboteau en 2000, considéré comme étant l’un des plus importants cas de droits humains dans l’hémisphère Ouest ; et l’ancien premier ministre, Yvon Neptune, le premier cas haïtien traité par la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme. Suite au procès Raboteau, la coopération du BAI avec les autorités américaines en charge de l’immigration a permis la déportation de trois anciens généraux haïtiens, dont le plus important militaire jamais déporté par les États-Unis pour des motifs liés aux droits humains.
En novembre 2011, le BAI s’est plaint, au nom de 5’000 victimes, auprès des Nations Unies suite à l’épidémie de choléra qui a été amenée en Haïti à cause de forces de maintien de la paix des Nations Unies.
Le BAI a également représenté une dizaine de victimes de l’ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier. Plus récemment, Mario et ses collègues ont représenté des victimes de viols lors de procès qu’ils ont gagné.
Mario Joseph continue son combat pour la justice malgré les risques qu’il encourt. Les menaces contre son intégrité physique émanant du Gouvernement haïtien ont amené la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme à prononcer des mesures prévisionnelles protectives en sa faveur en 2012.
Dans le cadre de son travail mené en Haiti, il travaille en étroite collaboration avec différents groupes en leur apportant un soutien organisationnel et juridique. Il a également collaboré avec Amnesty International et Human Rights Watch sur d’autres dossiers, tel que le procès de Duvalier. Le programme légal du BAI permet de former des jeunes avocats de droits humains motivés et très qualifiés. Les anciens étudiants du BAI travaillent maintenant comme juges, procureurs et avocats de droits humains en Haïti. D’autres travaillent pour des ONG, des universités, des services publics ou des tribunaux internationaux à l’étranger.