Port-au-Prince brûle, Canapé-Vert résiste, et les machettes de la colère tranchent l’air devant la Villa d’Accueil et la résidence du Premier ministre. Ce 19 mars 2025, le peuple a crié son ras-le-bol, et il est temps que nous, Haïtiens, regardions la vérité en face : le Conseil présidentiel de transition (CPT) et son pantin, Alix Didier Fils-Aimé, nous ont trahis. Ils ont chassé Garry Conille, un Premier ministre qui, malgré ses défauts, incarnait une lueur d’espoir, pour imposer un homme d’affaires incapable, un Didier qui n’a rien fait d’autre que de regarder les gangs de “Viv Ansanm” dévorer notre pays. Voici pourquoi leur chute est inévitable – et pourquoi leur dernière chance de rédemption est un mirage.
1. Un Didier fini, un CPT à l’agonie
Alix Didier Fils-Aimé est un homme mort politiquement. Les habitants de Canapé-Vert, machettes en main, ne sont pas seuls à le dire : chaque quartier ravagé par les gangs hurle son nom comme une malédiction. Le CPT, ces neuf conseillers autoproclamés gardiens de la transition, pourrait bien le lâcher pour sauver sa peau. Mais qui croit encore à leur légitimité ? En novembre 2024, ils ont orchestré un coup d’État classique contre Conille, un PM qui avait au moins la volonté de confronter l’insécurité. À sa place, ils ont donné les clés de la Primature à Didier, un homme dont le seul mérite semblait être son carnet d’adresses dans les salons feutrés du secteur privé. Résultat ? Un échec retentissant. Si Didier part, ce sera un aveu : le CPT a misé sur le mauvais cheval.
2. Un remplaçant providentiel ? Un rêve éveillé
Le CPT pourrait survivre en trouvant un nouveau PM, un homme ou une femme capable d’inspirer confiance au peuple et de faire trembler les gangs de “Viv Ansanm”. Mais où est ce sauveur ? La confiance populaire est un trésor pillé par des décennies de promesses brisées. Quant aux gangs, ils rient des balles de la Mission multinationale et des discours creux de nos dirigeants. Jimmy “Barbecue” Chérizier et ses sbires ne plieront pas devant un costume bien taillé ou une rhétorique enflammée. Il faudrait un titan, un leader au passé irréprochable et à la poigne d’acier. Le CPT, divisé et corrompu, est-il capable de le dénicher ? Permettez-moi d’en douter.
3. La dernière carte du CPT : un pari perdu d’avance
Si ces neuf conseillers trouvent un miracle, ce sera leur ultime chance de ne pas sombrer dans l’oubli – ou pire, dans la vengeance populaire. Mais leur bilan est une plaie ouverte : ils ont évincé Conille, un technocrate respecté, pour imposer Didier, un symbole de l’élite déconnectée. Ce “coup” n’était pas une vision pour Haïti, mais une magouille avec une frange du secteur privé avide de protéger ses privilèges. Aujourd’hui, leur créature leur échappe, et l’échec de Didier est leur échec. Un nouveau PM compétent pourrait les absoudre temporairement, mais leur péché originel – ce putsch contre Conille – reste gravé dans la mémoire collective.
4. Le secteur privé : complice d’un désastre
Parlons-en, de ce secteur privé qui a poussé Didier à la Primature. Ces messieurs en costume croyaient qu’un des leurs, un ancien président de la Chambre de commerce, ramènerait l’ordre et les profits. Quelle illusion ! Didier n’a pas seulement échoué à mater les gangs ; il a exposé la faillite morale d’une élite qui préfère négocier avec les puissants plutôt que de défendre le peuple. Son passif est le leur : une gouvernance pour les riches, par les riches, pendant que Port-au-Prince s’effondre sous les balles et les cris.
5. Un peuple seul face au chaos
Et nous, que nous reste-t-il ? La Mission multinationale patauge, les Américains regardent de loin, et les gangs de “Viv Ansanm” dictent leur loi. Le CPT et Didier nous ont laissés nus face à cette tempête. Conille, malgré ses limites, avait un plan, une stature internationale, une volonté. Lui arracher le pouvoir pour un Didier inepte était plus qu’une erreur : c’était un crime contre Haïti. Aujourd’hui, le vide guette. Si un nouveau PM émerge, il lui faudra plus que du courage – il lui faudra des miracles, des armes, et un peuple prêt à le suivre. Mais ce peuple, épuisé par les trahisons, croit-il encore en ses dirigeants ?
Un sursaut ou la chute
Le CPT et Didier ont joué avec le feu, et maintenant, les flammes lèchent leurs talons. Le départ de Didier est une question de jours, mais la survie du CPT dépend d’un pari improbable : un leader qui rallie les foules et brise les gangs. Sans cela, ils tomberont, emportant avec eux les derniers vestiges d’une transition déjà moribonde. Haïti mérite mieux qu’un Conille évincé et un Didier nul. Haïti mérite un sursaut. Mais qui osera le porter ? Le temps des illusions est fini – place aux actes, ou au chaos.