
Ce lundi 10 mars 2025, un nouveau Secrétaire Général a été désigné par acclamation en remplacement de Luis Almagro, à la tête de l’Organisation des États Américains. Il s’agit du Surinamais Albert Ramdin, dont le mandat prendra fin en 2030. Il devient ainsi le premier représentant d’un pays de la CARICOM à occuper ce poste.
Âgé de 67 ans, Albert Ramdin est un diplomate et homme d’État surinamais. Il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères du Suriname depuis juillet 2020, poste qu’il conservera jusqu’à la fin du mandat d’Almagro, en mai 2025.
Un parcours inspirant
Avant sa nomination en tant que ministre des Affaires étrangères du Suriname, Ramdin a occupé divers postes diplomatiques stratégiques, notamment celui de secrétaire général adjoint de l’OEA de 2005 à 2015. Il a également travaillé aux Nations Unies et à la CARICOM. Il cumule plus de 25 ans d’expérience dans la négociation internationale, la diplomatie multilatérale, l’aide au développement et la mise en œuvre de politiques publiques. Ses principaux soutiens saluent sa capacité à nouer des dialogues et à rechercher le consensus.
De son côté, le gouvernement surinamais, dans un communiqué, a salué l’élection historique d’un représentant de la CARICOM au plus haut niveau de l’organisation interaméricaine : « C’est un grand honneur pour le Suriname que notre candidat ait été soutenu par la grande majorité des États membres », peut-on lire.
Une élection dans un contexte de crises internationales
Le nouveau Secrétaire Général de l’OEA prendra ses fonctions dans un contexte où il devra faire face à de nombreuses crises, notamment au Venezuela et en Haïti. Il ne faut pas oublier non plus la situation migratoire au niveau régional, les luttes d’influence entre la Chine et les États-Unis, ainsi qu’une administration américaine imprévisible.
Son élection est toutefois marquée par des signes qui pourraient indiquer un changement de discours de l’organisation, moins aligné sur celui des États-Unis. En effet, Ramdin s’était opposé aux sanctions américaines contre le Venezuela et a même prôné un dialogue avec Nicolás Maduro comme seule alternative pour résoudre la crise vénézuélienne. Il s’est également démarqué du discours américain en affirmant que la Chine, comme tout autre pays, doit pouvoir s’exprimer et participer aux initiatives régionales, mettant en avant sa contribution en matière de commerce, d’investissement et de relations diplomatiques.
L’élection du nouveau Secrétaire Général aura certainement un impact considérable sur la situation en Haïti. Il a déjà plaidé pour un meilleur soutien à ce pays, confronté à une insécurité grandissante, dans un contexte où l’aide internationale se fait attendre.
Avec l’élection d’Albert Ramdin, les petites nations de la Caraïbe gagnent en influence au sein de l’OEA. Son mandat s’annonce décisif pour l’avenir des relations interaméricaines et le positionnement de l’organisation face aux grandes crises du continent.