Monsieur Kemi Seba,
Vous affirmez que les chefs de gangs en Haïti ont compris votre message. En réalité, c’est peut-être vous qui ne comprenez pas ce qui se passe véritablement dans notre pays.
Ces chefs de gangs n’ont ni doctrine, ni philosophie. Ils agissent sans cœur, sans état d’âme, sans aucune vision pour le peuple. Si vous compreniez réellement le rôle qu’ils jouent dans notre histoire contemporaine, si vous aviez eu une lecture sociologique profonde de notre culture, de nos coutumes et de la désorganisation sociale et culturelle que nous traversons, vous n’auriez probablement pas tenu de tels discours.
Je vous en prie, ressaisissez-vous. Frère, peut-on vraiment garder un bras qui est en train de pourrir et qui peut avoir un impact considérable sur notre corps?
Comme on le dit si bien en créole :
« Lè w gen yon zoranj ki pouri, se jetel poul pa gate lòt bèl zoranj yo. »
Peut-on mener une révolution avec des individus qui prétendent croire au sacrifice, tout en assassinant leurs propres frères et soeurs? Avec ceux qui violent, qui brûlent des bébés et des adolescentes, qui incendient nos maisons ? Certainement pas.
Sans penser que vous êtes de mauvaise fois, permettez-nous de vous dire que vous commettez une grave erreur en cherchant à vous allier à des terroristes sans pitié, sens scrupules, d’une cruauté et d’une barbarie inqualifiables. Vous devriez plutôt vous adresser au véritable victimes le peuple haïtien — celui qui, depuis trop longtemps, endure toutes formes de violences, que ce soit de la part des gangs (ou plutôt des terroristes), ou de l’État haïtien lui-même.
C’est avec une profonde douleur que nous constatons votre intention apparente de nous livrer entre les mains de ces cannibales terroristes, sous prétexte de « viv ansanm ». Ce peuple n’a pas besoin de fausses réconciliations avec des terroristes et de ses bourreaux — il a besoin d’être libéré de ces chaînes.
Haïti souffre d’un grave problème de leadership : des dirigeants qui assument pleinement leurs responsabilités et qu peuvent prendre des positions géo-politico stratégiques pouvant nous aider à s’allier à des vrais partenaires pour amorcer le développement réel de notre chère Haiti.
GRANAC dit NON à toute forme de manœuvres, de manipulations et de complicités avec la terreur.
Josué Blaise
Porte-Parole Nationale ( GRANAC )