La question de savoir si Vladimir Paraison, en tant qu’Inspecteur Général puis Directeur Général de la PNH, pourra réussir là où ses prédécesseurs ont échoué est complexe et dépend de multiples facteurs.
Paraison bénéficie d’un avantage certain : une expérience de terrain solide, une image d’homme d’action ayant déjà fait preuve de courage, notamment lors de l’attaque contre la résidence présidentielle, et une connaissance intime des défis sécuritaires du pays. Sa nomination en pleine crise traduit une volonté politique de changement et un désir d’afficher une posture plus ferme face aux gangs armés qui paralysent Haïti.
Cependant, le contexte dans lequel il évolue reste extrêmement difficile. La Police Nationale d’Haïti est fragilisée par des décennies de sous-financement, de divisions internes, de corruption et d’influence politique. Les ressources matérielles sont insuffisantes, et la confiance de la population dans les forces de l’ordre est très faible. Ces handicaps structurels ont largement contribué à l’échec des tentatives précédentes de réforme et de rétablissement de la sécurité.
Paraison devra non seulement mener des opérations efficaces contre les groupes armés, mais aussi réussir à restaurer la discipline et l’unité au sein de la police. Il devra naviguer dans un environnement politique complexe où la coordination entre le Conseil Présidentiel de Transition, la Primature, et les autres institutions n’est pas toujours optimale. Sans un soutien politique constant et un appui logistique conséquent, ses marges de manœuvre seront limitées.
En résumé, si Vladimir Paraison a les compétences et le profil pour impulser une dynamique nouvelle, sa réussite dépendra largement de facteurs externes et institutionnels qui dépassent son seul commandement. Réussir là où d’autres ont échoué exigera une réforme profonde, une mobilisation nationale et internationale, ainsi qu’une approche équilibrée entre fermeté opérationnelle et reconstruction institutionnelle. Son mandat sera un véritable test pour l’avenir de la sécurité en Haïti.
Port-au-Prince, 8 août 2025
Joseph Georges DUPERVAL
Coordonnateur Général
BATON JENÈS LA


