Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, l’ambassadrice américaine par intérim Dorothy Shea a annoncé 28 août 2025 que Washington, avec l’appui du Panama, soumettra une résolution visant à créer une « Force de répression des gangs » en Haïti. Cette initiative, qui pourrait redéfinir la mission multinationale déjà dirigée par le Kenya, survient alors que la violence armée continue de dévaster le pays et que la crise humanitaire atteint des niveaux critiques.
Les États-Unis ont proposé, jeudi, la création d’une nouvelle « Force de répression des gangs » sous mandat onusien pour contrer l’insécurité croissante en Haïti. L’annonce a été faite par l’ambassadrice américaine par intérim auprès de l’ONU, Dorothy Shea, qui a salué le rôle du Kenya à la tête de la mission multinationale de sécurité déployée depuis plus d’un an.
Mme Shea a précisé que, sans l’intervention kényane, « les gangs auraient été encore plus enhardis dans leurs ambitions et leurs atrocités contre les civils ». Elle a indiqué que Washington et Panama soumettront bientôt au Conseil de sécurité un projet de résolution prévoyant la mise en place de cette nouvelle force ainsi qu’un bureau d’appui logistique des Nations Unies, chargé de fournir drones, carburant et moyens de transport.
Selon un diplomate du Conseil, cette force pourrait en réalité correspondre à un renforcement et un changement de nom de l’actuelle mission kényane, dont les effectifs restent inférieurs à 1 000 hommes, loin des 2 500 prévus initialement. Le Kenya, accompagné de pays contributeurs comme la Jamaïque, le Salvador, le Belize et les Bahamas, verrait ainsi ses moyens logistiques accrus sous l’égide de l’ONU.
L’annonce intervient dans un contexte d’escalade des violences. Les gangs, lourdement armés, contrôlent désormais des zones entières au-delà de Port-au-Prince, forçant des milliers de familles à fuir. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a alerté sur une situation « d’urgence vitale », évoquant l’effondrement de l’État, la paralysie des services essentiels et une crise humanitaire sans précédent : 1,3 million de déplacés, six millions de personnes nécessitant une aide et seulement 10 % des fonds humanitaires requis collectés à ce jour.
Parallèlement, d’autres initiatives émergent. Un rapport a révélé que Vectus Global, une entreprise de sécurité privée dirigée par Erik Prince, fondateur de la controversée Blackwater, prévoit de déployer 200 agents pour appuyer la lutte contre les gangs. De plus, un « Groupe permanent de partenaires », regroupant sept pays dont les États-Unis, le Canada et le Kenya, a été mis en place pour orienter la stratégie sécuritaire et mobiliser des financements supplémentaires.
« Les Haïtiens se trouvent dans une situation de souffrance extrême », a insisté M. Guterres, appelant les donateurs à agir rapidement pour éviter que 1,7 million de personnes ne soient privées d’assistance. Pendant ce temps, Washington exhorte la communauté internationale à partager la responsabilité et à soutenir cette nouvelle voie, présentée comme une chance pour restaurer la sécurité et la stabilité en Haïti.
La rédaction


