Face à l’échec, ouvertement, de la mission internationale dirigée par le Kenya en Haïti, le secrétaire d’État américain Marco Rubio appelle l’OEA à intervenir pour stopper la violence des gangs qui plonge le pays dans le chaos.
Haïti continue de sombrer sous la violence armée. Gangs lourdement armés, territoires hors de contrôle, population déplacée : la situation sécuritaire devient incontrôlable. Constatant l’échec partiel de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), le secrétaire d’État américain Marco Rubio a plaidé, mardi 20 mai, pour une intervention plus robuste de l’Organisation des États américains (OEA).
« Cette mission à elle seule ne résoudra pas ce problème », a déclaré Rubio devant la commission des relations étrangères du Sénat. Selon lui, la crise en Haïti est une menace régionale qui nécessite une réponse collective. Il appelle l’OEA à reprendre une initiative militaire, comme en 1965 en République dominicaine où une force de 1700 agents sous la direction du Brésil ont été déployés pour contrecarrer une guerre civile.
Rubio, qui représente désormais la diplomatie américaine, estime que les États-Unis ne peuvent pas continuer seuls à porter le poids de la réponse à cette crise. Il invite les pays de la région à s’impliquer concrètement, rappelant qu’aucun pays d’Amérique latine n’a encore contribué financièrement à la mission en cours, et que très peu ont envoyé des troupes.
« Pourquoi avons-nous une Organisation des États américains si elle est incapable de répondre collectivement à une grave catastrophe dans notre hémisphère ? », a martelé le numéro 1 de la diplomatie américaine.
Pour Rubio, la mission actuelle doit être renforcée, mais surtout appuyée par une stratégie plus large. Il affirme que les gangs en Haïti — entre 25 000 et 30 000 membres — ne cherchent qu’à contrôler les routes, piller, kidnapper, et faire circuler armes et drogues dans toute la région.
Il exhorte, donc, les membres de l’OEA à se mobiliser pour éviter que la crise haïtienne ne déborde et menace la stabilité de tout l’hémisphère.
La rédaction


