Par Josué Sénat
Le sénateur conservateur Miguel Uribe, prétendant à la présidence de la Colombie pour l’élection de mai 2026, à été touché par au moins trois balles dont deux à la tête ce samedi 7 juin alors qu’il participait à un rassemblement politique à Bogota, capitale de la Colombie.
Un attentat en direct
Dans une vidéo publiée sur les médias sociaux, on peut voir l’élu conservateur de 39 ans en train de prononcer un discours devant des partisans avant que des bruits de balles ne retentissent. Il a été visé deux fois à la tête et une fois au genou, selon les ambulanciers qui l’ont héliporté vers un hôpital de Bogota pour recevoir des soins d’urgence.
Selon la police, l’auteur présumé est un mineur, qui a ouvert le feu à environ 17 h 30 locale (22 h 30 GMT). Blessé à une jambe, il a été maîtrisé par les gardes du corps de Miguel Uribe, a expliqué, à la presse, le chef de la Police, Carlos Fernando Triana.
Sur le compte X du Sénateur, son épouse Maria Tarazona a indiqué que Miguel est en train de lutter pour sa vie après avoir subi une première intervention chirurgicale réussie.
Une attaque contre la démocratie
Rapidement après l’attaque, le président Colombien Gustavo Petro a réagi, qualifiant cet attentat “comme est une attaque non seulement contre l’intégrité physique du sénateur, mais aussi contre la démocratie, la liberté de pensée et l’exercice légitime de la politique en Colombie”.
« Respecter la vie, c’est ça la ligne rouge. La Colombie ne doit pas tuer ses enfants », a écrit Gustavo Petro sur le réseau social X. Il a promis que les responsables seront traqués et punis.
Une avalanche de réactions internationales
Des dirigeants mondiaux ont aussi réagi suite à l’attentat. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a attribué cette tentative d’assassinat contre le sénateur à la rhétorique violente de gauche émanant des plus hautes sphères du gouvernement colombien. Il a ainsi appelé le Président Colombien, Gustavo Petro, à “modérer ses propos incendiaires et protéger les élus colombiens”.
Le bureau de l’ONU en Colombie a, quant à lui, condamné fermement l’attaque. “Nous sommes convaincus que les autorités feront la lumière sur les faits et puniront” les auteurs, a-t-il réagi sur X.
Le président de l’Équateur voisin, Daniel Noboa, ainsi que la cheffe de l’opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, ont apporté, sur X, leur soutien à la famille du sénateur.
Le président de gauche au Chili, Gabriel Boric, a aussi réagi en condamnant l’agression contre Miguel Uribe Turbay. Selon lui, la violence n’a ni sa place ni sa justification dans une démocratie.
Pour sa part, le Secretaire Général de l’OEA, Albert Ramdin, a appelé à une enquête rapide et approfondie afin de traduire les responsables de l’attentat en justice.
Miguel Uribe est membre du parti Centre démocratique, la principale formation de la droite colombienne. Il a manifesté son intention de briguer la présidence en octobre dernier et est un farouche détracteur du président actuel. Il est le petit-fils de Julio Cesar Turbay, président entre 1978 et 1982, et le fils de Diana Turbay, une journaliste qui avait été enlevée par l’ex-baron de la drogue Pablo Escobar, avant d’être tuée lors d’une opération militaire de sauvetage en 1991.
Cette attaque pourrait plonger la Colombie dans une autre vague de violence politique après les progrès réalisés ces dernières décennies pour consolider la sécurité et la démocratie dans ce pays de l’Amérique du Sud.