PORT-AU-PRINCE.—Plusieurs organismes de défense des droits humains, dont Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEDH), Observatoire Haïtien pour le Droit et la Liberté de la Presse (OHDLP), Ligue Haïtienne des Droits de l’Homme- (LHDH 2007), Brigade Syndicale Anti-Corruption (BSAC), Action des Unités Motivés pour une Haïti de Droit (AUMOHD), entre autres sollicitent de l’ULCC une enquête diligente sur des soupçons graves de corruption au sein du ministères des affaires sociales et du travail, et de la Défense.
La correspondance paraphée conjointement par une quinzaine d’organisations du secteur des droits de l’homme, est adressée de façon expresse au Directeur de l’ULCC, Hantz Ludwing Joseph, pour alerter sur des soupçons de corruption au sein des Ministères suscités.
D’entrée de jeu, ces organisations expriment leur préoccupation par rapport aux conséquences désastreuses de la corruption en Haïti. Ensuite, elles reviennent sur le délai de huit jours francs qui a été accordé au ministre Georges Wilbert Franc pour fournir des détails concernant deux dossiers :
l.- L’allocation budgétaire et les subventions sur un rapport détaillé sur le budget alloué au MAST et une liste exhaustive des organisations ayant bénéficié de subventions du Trésor public par l’intermédiaire de votre ministère entre mai 2024 et mai 2025.
2.- Le programme MonCash de la rentrée des classes : le nombre total de bénéficiaires du service MonCash de 20,000 gourdes, mené en collaboration avec Digicel par le NfENFP, ainsi qu’une ventilation des bénéficiaires et des montants distribués.
L’ultimatum écoulé, les signataires de la requête attirent l’attention de l’ULCC sur le silence des autorités, qu’elles qualifient, surtout, de mépris pour la reddition de compte, principe directeur de la bonne gouvernance et d’un État efficace.
Au sujet du Ministère de la Défense, il a été constaté qu’à travers les réseaux une liste dans laquelle de simples employés du Ministère de la Défense disposent de montant de plus de cinq cents mille gourdes sur leur carte de débit, a mentionné les organisations signataires.
«Des informations que nous disposons font croire que ces employés bénéficiaires de ces fortes sommes sur leur carte de débit sont des proches du ministre Jean-Michel MOISE, son Directeur de cabinet, Emmanuel PAUL, de l’administrateur Nobert CHERY et qu’ils recevraient ces sommes justes pour avoir une faible commission et verser le reste au Ministre», ont-elles soutenu.
D’autres informations, écrivent-elles, laissent entendre que pour une flotte de 25 véhicules achetés pour le Ministère seulement 10 ont été livrés avec avantages de commissions faramineuses pour le Ministre MOISE. Pourtant ce Ministère qui devrait être très utile dans le contexte d’insécurité actuelle s’efface totalement.
En ce sens, les signataires de la requête enjoignent le directeur de l’ULCC de bien vouloir diligenter une enquête approfondie sur les potentielles suspicions de corruption au sein de ces institutions publiques concernant l’allocation des subventions et la mise en œuvre du programme MonCash de rentrée des classes, et sur les révélations alarmantes sur les présomptions de corruption.
«Nous sommes convaincus que votre intervention est essentielle pour faire la lumière sur ces questions et garantir la pleine reddition de comptes », ont-elles écrit, concluant qu’elles attendent des actions promptes de la part du responsable de l’ULCC.
Jean Mapou