SOS Journalistes Haïti dénonce l’incendie criminel qui a ravagé, le 1er novembre 2025, les locaux de Radio Émancipation FM, une station déjà sous les menaces récurrentes de Jimmy Chérisier dit “Barbecue”. L’organisation fustige l’inaction des autorités face à une attaque contre la liberté de la presse annoncée depuis plusieurs semaines.
Dans une note du 10 novembre, SOS Journalistes Haïti s’insurge contre l’incendie qualifié de criminel ayant détruit le siège de Radio Émancipation FM, le 1er novembre dernier. L’organisation rappelle que la station avait été publiquement menacée par Jimmy Chérisier, alias “Barbecue”, chef de la coalition armée “Viv Ansanm”, qui multiplie ces derniers mois attaques, intimidations et pressions contre les médias du pays.
Depuis plusieurs semaines, Chérisier ciblait directement l’émission “Ti Koze Ak TT”, animée par le journaliste indépendant Thériel Thélus, dont la voix porte aussi bien auprès des masses populaires que dans les cercles politiques. « Si un média a du cran, donnez-lui du temps d’antenne, passez son émission », avait-il lancé dans une vidéo devenue virale, ravivant la crainte d’un passage imminent à l’acte.
Pour SOS Journalistes, cet incendie matérialise une menace annoncée et révèle une faille dangereuse dans la protection des travailleurs de la presse. « C’est une attaque directe et délibérée de plus contre la liberté de la presse en Haïti », souligne l’organisation, dénonçant l’absence de réaction des autorités politiques et policières, pourtant alertées à maintes reprises.
Dans un paysage médiatique de plus en plus vulnérable, plusieurs institutions, dont Radio Caraïbes, Magic 9, Radio Mélodie FM et le quotidien Le Nouvelliste, ont déjà dû abandonner leurs locaux pour échapper aux actes d’intimidation et aux violences armées. L’incendie a également touché l’Université Soleil d’Haïti (USH), installée dans le même bâtiment que la station.
Dans cette récente note signée par Guyler C. Delva, SOS Journalistes rappelle que les médias, quelles que soient leurs lignes éditoriales, ne sont engagés dans aucun conflit avec les groupes armés et ne font que remplir leur mission d’informer la population. L’organisation appelle à une action rapide pour protéger les journalistes, garantir leur sécurité et préserver le droit fondamental à l’information.
La rédaction


