Par Jean Wesley Pierre
Le FC Barcelone a sombré ce dimanche 5 octobre 2025 au Ramón Sánchez-Pizjuán, s’inclinant lourdement 4-1 face au FC Séville, une défaite aussi inquiétante que révélatrice. Malgré un but de Marcus Rashford, élu Homme du match, les Catalans ont affiché une fébrilité rare, un manque de rigueur tactique et une incapacité chronique à réagir collectivement.
Un naufrage collectif en première période
Dès les premières minutes, les hommes d’Hansi Flick ont paru dépassés. En retard dans les duels, mal positionnés et désorganisés face au pressing andalou, ils ont concédé des espaces béants exploités sans pitié par une équipe sévillane inspirée.
« Nous avons très mal joué en première période », a reconnu Flick en conférence de presse. « Ce n’est pas un problème de système, mais d’erreurs individuelles et collectives. »
Le constat est partagé par Pedri, lucide après la rencontre :
« L’équipe a été mauvaise. Je crois que nous n’avons jamais aussi mal joué auparavant. Il faut être honnêtes avec nous-mêmes. »
Sans intensité défensive, ni liant dans la construction, le Barça a offert à Séville une première mi-temps d’une facilité déconcertante. La défense, menée par Ronald Araujo, auteur d’une faute stupide qui conduit à un penalty et Pau Cubarsi, s’est montrée fébrile, confuse dans la relance et souvent battue dans les duels.
Rashford, seul rayon de lumière dans la tempête
Malgré la débâcle, Marcus Rashford a tenté de sauver l’honneur. Auteur du seul but catalan, l’attaquant anglais a une nouvelle fois été décisif, confirmant sa montée en puissance sous le maillot blaugrana avec 9 contributions (buts/passes) sur ses huit derniers matchs toutes compétitions confondues.
Mais ce soir-là, sa performance n’aura été qu’un éclair isolé dans une nuit d’erreurs. Blessé en fin de match, Rashford quitte la pelouse avec le visage grave, conscient du désastre collectif.
Un penalty controversé et un Flick à bout de nerfs
Le tournant du match survient sur un penalty accordé à Séville après un contact entre Araujo et Isak Romero, décision vivement contestée par les Barcelonais.
Flick, furieux sur la ligne de touche, a dû être calmé par le quatrième arbitre. Même l’ancien arbitre Mateu Lahoz a jugé la sanction « étrange » :
« Ce n’est pas un penalty. C’était une collision normale entre deux joueurs. »
Mais au-delà de cette controverse, le problème du Barça est ailleurs : un manque de lucidité, d’intensité et de mental.
Des signaux alarmants avant la trêve
Après la défaite face au PSG en Ligue des champions, cette humiliation en Liga confirme les fragilités d’une équipe en perte de repères. Deux revers consécutifs, une place de leader envolée au profit du Real Madrid, et un vestiaire visiblement touché moralement.
Le journaliste haïtien Ralph Ganthier analyse avec justesse :
« Le Barça d’Hansi Flick a trois grands défauts : il entre trop lentement dans les matchs, il ne gère pas les transitions, et il refuse le match nul. Tant qu’ils n’auront pas corrigé ça, ces désastres se répéteront. »
Flick, de son côté, appelle au calme et à la patience :
« Certains joueurs vont revenir. Nous devons apprendre et réagir. Nous jouons pour un club fantastique et pour des fans exigeants. »
Séville retrouve la flamme, Barcelone perd la tête
Pour Séville, cette victoire a un goût de renaissance. Il s’agit de leur première victoire en Liga face au Barça depuis 2015, et elle propulse le club andalou à la 4e place, à seulement trois points du podium.
« C’est l’une des nuits les plus heureuses de ma vie », confie José Ángel Carmona, auteur d’un match plein d’énergie et de justesse.
Le contraste est saisissant : Séville a joué avec intensité, puissance et détermination, quand Barcelone a semblé épuisé, sans plan B, ni leaders capables d’inverser la tendance.
Une alerte rouge pour Hansi Flick
Ce revers dépasse le simple accident : il expose des failles structurelles dans le projet de Flick. Le Barça se cherche encore entre principes de jeu hésitants, manque de profondeur de banc et absence de hiérarchie claire.
L’émotion semble parfois l’emporter sur la logique dans ses choix de titulaires, notamment avec Araujo, Olmo ou Lewandowski, de plus en plus contestés.
À l’approche de la trêve, le club catalan doit se remettre en question. Plus que le score, c’est l’attitude et la perte de confiance qui inquiètent.
Barcelone n’a pas seulement perdu un match à Séville.
Il a perdu son aplomb, sa rigueur, et pour un soir au moins son identité de jeu.


