L’ex-magnat du hip-hop Sean Combs, autrefois au sommet de l’industrie musicale, a été condamné vendredi 3 octobre 2025 à 50 mois de prison pour des délits liés à la prostitution. Une décision marquante qui vient sceller une chute spectaculaire et envoie, selon le juge, « un message clair aux agresseurs et aux victimes ».
Le juge fédéral Arun Subramanian, en prononçant la sentence, a insisté sur la nécessité d’une peine lourde : « L’exploitation et la violence contre les femmes sont sanctionnées par une véritable responsabilité », a-t-il déclaré devant un tribunal de Manhattan.
Les faits reprochés
Combs a été reconnu coupable de deux chefs d’accusation de transport à des fins de prostitution, liés à des voyages organisés pour des rencontres sexuelles entre ses compagnes et des escorts masculins. Des pratiques qualifiées de « freak-offs » ou de « hôtel nights ». Deux de ses anciennes compagnes, dont la chanteuse Cassie Ventura, ont témoigné d’expériences vécues comme des viols lors de ces rencontres.
Acquitté des charges les plus graves — notamment trafic sexuel et complot de racket —, il n’a pas échappé à une peine ferme. Le gouvernement avait réclamé plus de 11 ans de prison, tandis que la défense plaidait pour une peine n’excédant pas 14 mois.
Les excuses de Combs
Absent de la barre durant son procès, Sean Combs a pris la parole vendredi pour demander la clémence du tribunal. « Ma conduite a été dégoûtante, honteuse et malade. Je suis sincèrement désolé », a-t-il affirmé d’une voix tremblante lors d’une plaidoirie de 12 minutes.
Le juge lui a toutefois infligé, en plus de l’incarcération, une amende de 500 000 $, le montant maximum prévu par la loi.
Une audience chargée d’émotion
L’audience s’est déroulée dans une atmosphère lourde, marquée par les témoignages de ses six enfants, venus plaider en faveur de leur père. « S’il vous plaît, Votre Honneur, donnez à notre famille la chance de guérir ensemble », a supplié sa fille D’Lila Combs en larmes. La défense a également diffusé une vidéo de 11 minutes vantant l’image philanthropique et inspirante du rappeur.
Mais pour l’accusation, Sean Combs demeure « un agresseur de longue date », exploitant les femmes pour satisfaire ses désirs. La procureure Christy Slavik a dénoncé son « absence de remords », soulignant qu’il prévoyait déjà des engagements publics après l’audience, comme si la clémence lui était acquise.
Une chute brutale
Autrefois icône mondiale, fondateur de labels et de marques à succès, Sean Combs est désormais un symbole de déchéance. Sa condamnation intervient après une année déjà passée en détention depuis son arrestation en septembre 2024. Avec les réductions de peine possibles, il pourrait rester derrière les barreaux jusqu’en 2028.
L’avocat de Cassie Ventura, Douglas Wigdor, a salué la sentence comme une reconnaissance de la gravité des faits : « Bien que rien ne puisse effacer le traumatisme causé, cette décision rend justice aux victimes. »
La redaction
Avec New York Times


