Au grand ballet de l’instabilité politique chronique en Haïti, dansent, dans un tourbillon de sang et de larmes, des familles endeuillées, enterrant leurs fils bien-aimés. Une capitale contrôlée à 90 % par des gangs armés, où l’État est quasiment inexistant—sauf lorsqu’il s’agit de détourner le peu d’aide que reçoit le pays de la communauté internationale. La population se retrouve livrée à ses bourreaux.
Marcenat Lebelt, étudiant au CEDI, jeune, talentueux et rigoureux, a perdu la vie sur sa chaise de cours, frappé par une balle perdue.
Même en choisissant la plume plutôt que l’AK-47, que nos politiciens véreux continuent de distribuer à travers le pays, Lebelt n’a pu échapper aux griffes d’une insécurité instaurée et contrôlée par la classe dirigeante haïtienne. Alors qu’il rendait son dernier souffle, un élève de l’Institution Saint-Louis de Gonzague était blessé au bras dans des circonstances similaires.
Des pleurs aux baisers d’amour, de la romance à la tragédie, des balles aux bouquets de roses, des « packs de Saint-Valentin » aux prix exorbitants… Entre la désolation d’une mère enterrant son fils et les déclarations d’amour sous les balles des gangs armés, Haïti oscille et vacille, entre un espoir lointain et le chaos le plus total.
Cleevens Louis