La ministre à la condition féminine et aux droits des femmes participe à la 69e session de la commission de la condition féminine qui se tient du 15 au 23 Mars 2025 au siège des nations. À la tribune, la ministre a appelé la communauté internationale à renforcer son appui à Haïti, particulièrement pour la protection des femmes et des filles, premières victimes des violences armées.
Dans un vibrant discours, la ministre a dressé un tableau sombre de la situation actuelle du pays en particulier les femmes et les filles qui sont tuées et violées à la longueur de journée.
« L’insécurité a atteint des proportions insupportables. Chaque jour, des femmes et des filles sont lynchées, brûlées, violées, assassinées. Les gangs ne reculent devant rien, pas même devant le massacre des enfants », a déclaré Mme Saint Jean qui précise que Haïti ne demande pas la charité, mais justice.
« Le peuple haïtien ne demande pas la charité, mais la justice. Nos femmes ont droit à la vie, à la dignité, à l’avenir. Elles meurent chaque jour dans l’indifférence générale. Haïti a besoin de vous, plus que jamais », a-t-elle lâché avec émotion, appelant les États membres de l’ONU à faire bloc en faveur de la cause féminine haïtienne.
La titulaire MCFDF en a profité pour exposer certaines avancées dans la lutte pour le respect des droits des femmes et quelques travaux déjà réalisés pour réduire la gouvernance de l’inégalité de genre.
« Nous avons lancé un programme d’insertion socio-économique pour les filles-mères et les femmes vulnérables dans les sept départements du pays, financé par le trésor public. Mais comment faire avancer l’autonomisation quand la survie elle-même est menacée ? », a questionné la ministre.
Dans ce contexte dramatique, le ministère collabore avec des organisations de la société civile pour offrir un soutien psychosocial aux femmes déplacées et survivantes de violences. Un Plan National d’Action aligné sur la résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l’ONU – Femme, Paix et Sécurité – est en cours d’implémentation, avec l’appui d’ONU-Femmes et de l’Agence Française de Développement. Ce plan vise à renforcer les capacités des femmes à devenir des actrices clés dans la construction de la paix.
« La population haïtienne, et les femmes en particulier, sont prêtes à œuvrer pour le retour de la paix. Mais elles ont besoin de votre solidarité », a insisté Pedrica Saint Jean. Elle a remercié également les pays alliés qui soutiennent la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), engagés aux côtés des forces haïtiennes pour tenter de rétablir l’ordre.
La ministre a exhorté les femmes membres de la Commission de la Condition Féminine à se lever pour leurs sœurs haïtiennes. « Si nous ne parlons pas pour elles aujourd’hui, qui le fera demain ? », a-t-elle lancé, soulignant que les défis liés à l’égalité des sexes ne pourront être relevés sans paix ni sécurité.