Le regroupement citoyen Nou Pap Konplis rejette vigoureusement la publication du décret relatif à un référendum constitutionnel, dénonçant une démarche illégale, unilatérale et contraire à l’accord fondateur du Conseil Présidentiel de Transition. Le mouvement appelle à la mobilisation citoyenne et à d’éventuelles poursuites judiciaires contre les responsables.
Dans une note rendue publique, le regroupement citoyen Nou Pap Konplis s’insurge contre la publication du décret lançant le processus d’un référendum constitutionnel en Haïti. Cette initiative, selon le mouvement, ne repose sur aucune base légale ni légitimité populaire. Elle est qualifiée de « simulacre démocratique », organisé par un comité référendaire illégal et un gouvernement discrédité.
Le groupe rappelle que le projet de référendum ne figure à aucun moment dans l’Accord du 3 avril 2024, texte qui a servi de socle à la création du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Cet accord — jamais publié dans Le Moniteur — prévoyait plutôt la mise en place d’une assemblée constituante pour évaluer la nécessité d’une réforme constitutionnelle. Nou Pap Konplis estime que la publication unilatérale de ce décret représente une violation grave de la souveraineté nationale et une rupture de l’esprit de l’accord du 3 avril.
Face à cette situation, le regroupement appelle les organisations citoyennes et les institutions concernées à envisager des poursuites judiciaires contre les membres du comité référendaire, dans un souci de justice et de respect des principes de légalité. Il fustige également l’utilisation de fonds publics pour un processus qu’il juge « unilatéral et illégal ».
Le groupe rappelle aussi que le conseiller présidentiel Fritz Alphonse Jean, dans une entrevue récente, a exprimé de sérieuses réserves sur la démarche référendaire. Il a souligné l’absence de consultation réelle au sein du CPT, affirmant que le processus est entièrement piloté par le gouvernement, hors de tout cadre démocratique. Pour Nou Pap Konplis, ce fonctionnement opaque traduit le chaos institutionnel actuel.
S’appuyant sur l’article 284.1 de la Constitution de 1987 — qui interdit toute suspension ou interruption de la loi-mère —, Nou Pap Konplis appelle la population à rester vigilante face à toute tentative de rupture de l’ordre constitutionnel, y compris si elle est dissimulée sous des prétentions réformatrices.
Enfin, le mouvement citoyen estime que le pays a besoin d’un pouvoir légitime, capable de gérer la crise sécuritaire, d’organiser des élections crédibles et, éventuellement, de conduire une réforme constitutionnelle réelle, fondée sur la concertation nationale et le respect des règles démocratiques.
« Pour un avenir meilleur, construisons l’unité, menons le combat ensemble ! », conclut la note, signée par Renois Jonathan, porte-parole de Nou Pap Konplis.
La rédaction


