mardi, octobre 28, 2025
12.9 C
Londres

Plus de 1,617 personnes tuées au cours des trois premiers mois de l’année en Haiti: de graves conséquences sur les femmes et les enfants

Par Jean Mapou

PORT-AU-PRINCE.— Un rapport du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti publié le 30 avril 2025, fait état de 35 enfants tués et une dizaine d’autres blessés dans les attaques perpétrées par les bandes criminelles, entre janvier et mars 2025. Ce rapport alarmant sur la situation sécuritaire du pays, révèle le caractère dramatique de la violence armée dans le pays.

Ce document dresse un tableau lugubre sur la profondeur de la crise qui ravage Haïti, marquée par un nombre croissant de victimes, de crimes affreux, ciblant les plus vulnérables.

*Les enfants, doublement victimes*
Même les plus innocents ne sont pas épargnés de la fureur des gangs, déplore le BINUH. Au moins 35 enfants sont tués lors d’attaques de gangs, d’opérations policières ou encore de lynchages populaires. Dix autres ont été grièvement blessés, mentionne le rapport, soulignant également des cas de traite d’enfants, ou le phénomène très répandu d’enfants soldats, enrôlés de force par les bandes armées.

Selon le rapport, au moins 1,617 personnes ont été tuées au cours des trois premiers mois de l’année. À cela s’ajoutent 580 blessés et 161 enlèvements contre rançon, dont une large majorité, soit 63 % dans le département de l’Artibonite, devenu l’épicentre de l’insécurité.

Une situation qui augmente considérablement le nombre d’enfants orphelins, et dans la plupart des cas sans tuteurs légaux. Ces enfants plongés dans une vulnérabilité accrue, cherchant désespérément de l’aide, deviennent les proies faciles des gangs recruteurs, qui les transforment en assassins impitoyables.

*Les femmes au premier plan*
Pour la même période, le rapport note aussi une hausse effrayante des cas de violences sexuelles. Plus de 330 femmes ont survécu à des agressions sexuelles, dont 96 % ont été violées, souvent en groupe, par des membres de la coalition criminelle Viv Ansanm.

Ces actes barbares visent à imposer la terreur dans les communautés et à exercer un contrôle brutal sur les populations locales. Les femmes sont souvent utilisées comme armes de guerre pour faire pression aux belligérants qui tentent de défier l’ordre des gangs ou de s’organiser en groupe d’autodéfense.

Le BINUH alerte sur une situation qui s’apparente à une guerre non déclarée contre les Haïtiens eux-mêmes. Prises au piège entre la terreur des gangs et la faillite de l’État, dans un contexte d’impunité généralisée, l’avenir de toute une génération est menacée. Les populations civiles se trouvent toujours à la merci des gangs, s’exposant à la cruauté des représailles populaires et l’inefficacité des forces de l’ordre.

En attendant ce soutien latent de la communauté internationale, le peuple haïtien vit son drame au quotidien dans l’indifférence générale, même de ses dirigeants.

Hot this week

Real Madrid–FC Barcelone: un Clasico sous haute tension au Santiago-Bernabeu

MADRID, Espagne.— Victoire des madrilènes (2-1), carton rouge pour...

Mise au point des anciens membres du Comité de Pilotage de la Conférence nationale

Par Gesly Sinvilier Dans un communiqué publié ce lundi, les...

L’ouragan Melissa atteint la catégorie 5: Haïti et la Jamaïque sous la menace d’inondations dévastatrices

PORT-AU-PRINCE.— L’ouragan Melissa a franchi un cap critique ce...

Haïti: le Conseil National de la Jeunesse Chrétienne dénonce les attaques contre Louis Gérald Gilles

PORT-AU-PRINCE.— Dans un climat politique tendu et marqué par...

Topics

Related Articles

Popular Categories