La chaîne américaine FOX News a publié sur X une photo de Pierre Réginald Boulos, affirmant :
« L’ICE a arrêté Pierre Réginald Boulos, résident permanent légal des États-Unis et citoyen d’Haïti, pour avoir prétendument contribué à la déstabilisation d’Haïti et collaboré avec des chefs de gangs haïtiens liés à une organisation terroriste étrangère. »
De son côté, le quotidien floridien Miami Herald a confirmé l’arrestation du puissant homme d’affaires haïtien Pierre Réginald Boulos par les services d’immigration américains (Immigration and Customs Enforcement – ICE).
Selon le journal, M. Boulos a été interpellé à son domicile de Palm Beach le jeudi 17 juillet par des agents de l’ICE. Il a d’abord été détenu au Krome North Service Processing Center, avant d’être transféré dans un centre de détention fédéral à Homestead.
L’ICE n’a pas répondu aux multiples sollicitations du Miami Herald concernant la nature des violations reprochées à M. Boulos ou pour confirmer officiellement sa détention. Toutefois, des documents du tribunal de l’immigration publiés en ligne lundi indiquent qu’il est convoqué à une audience prévue le 31 juillet à 8 h du matin, devant le juge de l’immigration Jorge Pereira, au centre de détention de Krome.
Selon les informations disponibles, l’arrestation de M. Boulos ne serait pas liée à une affaire criminelle, bien que son dossier migratoire soit qualifié de « compliqué ». Médecin et homme d’affaires, Réginald Boulos est né dans un hôpital de New York de parents haïtiens d’origine libanaise. Il aurait renoncé à sa nationalité américaine lorsqu’il envisageait de se présenter à l’élection présidentielle de 2021 à la tête de son parti, MTV.
Peu après l’assassinat du président Jovenel Moïse, il avait quitté Haïti pour s’installer en Floride, confiant la gestion de ses entreprises — Delimart, El Rancho et Auto Plaza — à l’un de ses enfants.
Toujours selon le Miami Herald, M. Boulos aurait affirmé à plusieurs proches qu’il détenait une résidence permanente aux États-Unis. Une source proche de la famille aurait déclaré que les autorités américaines lui reprochent de ne pas avoir entièrement divulgué ses activités politiques en Haïti lors de ses démarches pour rester aux États-Unis. Il aurait d’abord sollicité un statut de protection temporaire (TPS), puis introduit une demande de résidence permanente par l’intermédiaire de l’un de ses enfants.
Alors que cette détention continue d’alimenter les discussions, le secrétaire d’État américain a annoncé aujourd’hui de nouvelles mesures de déportation à l’encontre de résidents permanents légaux soupçonnés de soutenir ou de financer les gangs terroristes en Haïti.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier 2025, son administration a durci sa politique migratoire et ciblé agressivement l’immigration illégale. Les Haïtiens entrés aux États-Unis sous le programme de libération conditionnelle humanitaire de l’administration Biden, ainsi que ceux bénéficiant du statut de protection temporaire, sont désormais menacés d’expulsion.
À ce jour, Pierre Réginald Boulos est l’Haïtien le plus médiatisé à avoir été interpellé par l’administration Trump, qui cherche à réduire les protections contre l’expulsion et les permis de travail accordés à plus d’un demi-million d’Haïtiens présents temporairement sur le sol américain.
La rédaction


