PORT-AU-PRINCE.— Le massacre survenu jeudi 11 septembre 2025 à Labodrie, première section communale de l’Arcahaie, a provoqué une onde de choc en Haïti et à l’international. Plus de quarante personnes ont été tuées lors de cette attaque sanglante, revendiquée par la coalition criminelle Viv Ansanm.
Face à cette tragédie, les États-Unis ont réagi avec vigueur, dénonçant «des groupes terroristes» et appelant à une mobilisation commune pour y faire face. Une condamnation sans équivoque de Washington
Dans une déclaration rendue publique, l’ambassade américaine en Haïti a condamné avec la plus grande fermeté ce carnage, exhortant la population locale et la communauté internationale à unir leurs efforts contre les groupes armés qui sèment la mort et la désolation. «Il est impératif que la violence des gangs cesse et que justice soit rendue aux victimes», a indiqué la mission diplomatique, soulignant l’urgence d’une action collective.
Cette prise de position intervient dans un contexte où l’État haïtien ra mis du temps pour briser le silence face à la recrudescence des violences, laissant planer de sérieux doutes sur sa capacité à protéger sa population.
Les faits: un carnage prémédité
Selon les témoignages des habitants, diffusés dans les médias locaux, dont celui de Baptiste Joseph Louis, président du CASEC de Labodrie, les assaillants auraient pris pour cible des habitants soupçonnés de collaborer avec la police. Quelques jours plus tôt, les forces de l’ordre, appuyées par des brigades locales, avaient repoussé une tentative des criminels de prendre le contrôle de l’Arcahaie.
Le bilan provisoire fait état de 42 morts, dont une famille entière, ainsi que de nombreux blessés. Des scènes d’horreur ont été rapportées, certains corps ayant été mutilés puis dévorés par des chiens errants.
Le paradoxe des discours sur les réseaux et des actes de viv ansanm
Malgré cette attaque d’une brutalité extrême, la coalition Viv Ansanm continue d’appeler publiquement au «retour de la paix» et au rapatriement des déplacés, notamment à Port-au-Prince. Ce contraste, entre discours conciliants et pratiques barbares, illustre le climat d’hypocrisie et de manipulation dans lequel évoluent les groupes armés.
Le massacre de Labodrie n’est pas un acte isolé. Le week-end suivant, un véhicule de la Police nationale d’Haïti (PNH) a été attaqué à Kenscoff par un cocktail Molotov. L’incident a coûté la vie à un mécanicien-chauffeur, employé civil de la PNH, et blessé deux agents. Ce nouvel épisode rappelle la vulnérabilité persistante des forces de l’ordre et la capacité des gangs à frapper partout sur le territoire.
L’urgence est à la fois nationale et internationale
Alors que la population haïtienne vit dans une insécurité constante, la communauté internationale, à l’image des États-Unis, multiplie les appels à une réponse coordonnée. Mais sur le terrain, l’absence d’une stratégie claire et d’une action résolue des autorités haïtiennes continue de nourrir la spirale de violence.
La tragédie de Labodrie s’ajoute à une série noire d’attaques qui fragilisent davantage un pays déjà au bord de l’effondrement. Pour beaucoup d’observateurs, seule une riposte concertée, à la fois nationale et internationale, pourra endiguer la terreur imposée par les groupes criminels.
Jean Mapou


