Par Jean Wesley Pierre
6 octobre 2025 — La France traverse une zone de turbulence politique inédite. En moins de vingt-quatre heures, Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre, a présenté sa démission après seulement quatorze heures de gouvernance. Une première dans l’histoire de la Ve République, symbole d’un pouvoir à bout de souffle.
Emmanuel Macron lui a pourtant accordé 48 heures supplémentaires pour mener des « négociations de la dernière chance » avec les forces politiques. Objectif : éviter l’effondrement institutionnel et trouver une « plateforme d’action pour la stabilité du pays ». Mais le président l’a reconnu en privé : en cas d’échec, il « prendra ses responsabilités ». Une phrase lourde, qui résonne comme un aveu d’impuissance.
Les défections se multiplient. Bruno Le Maire a renoncé à participer au gouvernement, tandis que la droite, par la voix de Bruno Retailleau, rejette tout accord. Le Medef, inquiet du chaos ambiant, a suspendu son grand meeting du 13 octobre, appelant à « l’apaisement du pays ».
En attendant, le gouvernement Lecornu, bien que démissionnaire, assure les affaires courantes. Un paradoxe révélateur : l’État fonctionne sans véritable direction politique. La France n’est pas sans gouvernement, mais sans cap.
À mesure que les négociations s’enlisent, l’idée d’une dissolution de l’Assemblée nationale se rapproche. Emmanuel Macron joue désormais son dernier atout : sauver la stabilité d’un pays suspendu à ses silences.


