PORT-AU-PRINCE.— Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique a instruit, mardi, le parquet de prendre des mesures conservatoires visant des individus désignés par les Nations Unies comme étant impliqués dans des activités criminelles. Dans une correspondance datée du 12 mai, le ministre a demandé aussi au commissaire du gouvernement d’ordonner le gel des comptes bancaires de plusieurs personnalités inscrites sur la listes des sanctions, ainsi que l’instruction d’enquêtes financières approfondies à l’encontre des concernés.
Sur cette liste, figurent des noms notoires du crime organisé tels que: Jimmy Chérizier, alias « Barbecue » dirigeant du G9, Johnson André, alias « Izo », et Renel Destina, alias « Ti Lapli », Wilson Joseph alias « Lanmò 100 Jou », Viltelhomme Innocent, Luckson Élan, chef du gang Gran Grif, Prophane Victor, ancien député de Petite Rivière de l’Artibonite (2016-2020). Ils sont tous accusés de crimes droits commums, incluant des massacres, des enlèvements et des actes terroristes.
La pression internationale a monté d’un cran, au point que le Conseil présidentiel de transition (CPT) avait adressé au pouvoir judiciaire, dans une note datée le 28 avril dernier, l’exhortant à réagir, avec fermeté face, à ce fléau. En ce sens, les mesures adoptées sont en adéquation avec la résolution 2653 du Conseil de sécurité de l’ONU et le décret du 30 avril 2023 portant sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
D’autres personnalités politiques et du secteur économique figurent dans le rapport final de l’ONU, pour témoigner de la complexité du dossier, reliant ces acteurs aux gangs récemment classifiés parmi les terrristes transnationaux. Cette démarche accentue la nécessité d’une réponse efficace et adéquate.
Les sanctions internationales, touchent plus d’une soixantaine de personnalités haïtiennes. Si certaines d’entre elles ne disposent pas d’avoirs identifiables dans le système financier formel, les mesures de gel imposées par le gouvernement pourraient nonobstant marquer un pas significatif vers une meilleure répression des activités criminelles, tout en contribuant à restaurer la confiance des citoyens dans la justice haïtienne.
Jean Mapou


