À l’occasion d’une table ronde tenue à Washington ce 22 avril 2025, les bailleurs de fonds internationaux ont renouvelé leur engagement envers Haïti en présence de la délégation haïtienne conduite par Alfred Fils Métellus, ministre de L’Economie et des Finances. Face à une situation sécuritaire critique et des besoins urgents estimés à 644 millions de dollars, les discussions ont porté sur le financement des priorités nationales : sécurité, relance économique, gouvernance et appui aux populations vulnérables.
Haïti continue de mobiliser la communauté internationale lors de la table ronde du 22 avril 2025 réunissant les principaux bailleurs de fonds. L’activité s’est tenue dans le cadre des Réunions de Printemps du Fonds Monétaire International (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale. Objectif : rallier davantage de soutien autour des priorités économiques, sociales et sécuritaires du gouvernement haïtien.
Cette initiative s’appuie sur le Rapport d’Évaluation Rapide de l’Impact de la Crise (RCIA) publié en décembre 2024, qui chiffre à 644 millions de dollars américains les besoins urgents de financement pour surmonter les effets de la crise sécuritaire et relancer le pays à court terme.
Intervenant à distance, le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé, a insisté sur l’urgence d’agir : renforcement des forces de l’ordre, organisation d’élections crédibles, relance de l’économie nationale, et programmes d’apaisement social. Il a également plaidé pour une meilleure coordination de l’aide internationale, exhortant à une collaboration étroite entre l’État, les collectivités territoriales, les bailleurs et le secteur privé.
De son côté, le ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Fils Métellus, a présenté le budget rectificatif 2024-2025 et détaillé plusieurs réformes clés. Parmi elles : la modernisation du système fiscal et douanier grâce à la digitalisation, une gouvernance publique renforcée, l’amélioration des services sociaux de base et une lutte accrue contre la corruption et le blanchiment d’argent. Il a souligné que la stabilité macroéconomique ne pourra être atteinte sans sécurité ni confiance entre l’État et les acteurs économiques.
Les partenaires internationaux, quant à eux, ont salué les efforts du gouvernement tout en tirant la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante dans les camps de déplacés internes. Plusieurs d’entre eux ont réaffirmé leur soutien, à commencer par la Banque interaméricaine de développement (BID), qui a accepté d’élaborer aux côtés du gouvernement un plan de relance et de développement pour la période 2025-2030.
Ce plan visera à stimuler l’économie haïtienne à travers des investissements dans le capital humain, les infrastructures, la résilience environnementale et le soutien au secteur privé. Une approche territoriale sera privilégiée, avec un accent mis sur les forces du pays : sa jeunesse, sa main-d’œuvre compétitive et son potentiel touristique.
Alors qu’Haïti traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire récente, la table ronde de Washington marque une étape importante vers un soutien mieux structuré et plus efficace. Reste maintenant à transformer ces engagements en actions concrètes sur le terrain. Car de plus en plus la situation devient critique. 5,7 millions de personnes en insécurité alimentaire selon le récent rapport de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire appuyant sur les analyses de l’IPC. En majeure partie, le constat alarmant est remarqué dans des zones défavorisées et dans les camps des déplacés où la misère prend forme.