Par Jean Wesley Pierre
Le musée du Louvre, à Paris, a été victime d’un braquage spectaculaire ce dimanche 19 octobre 2025, entre 9h30 et 9h40, soit une demi-heure après son ouverture. Selon la ministre de la Culture, Rachida Dati, plusieurs malfaiteurs ont réussi à s’introduire dans la galerie d’Apollon, célèbre salle du premier étage de l’aile Denon où sont exposés les joyaux de la Couronne française.
D’après le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, neuf bijoux d’une valeur patrimoniale inestimable ont été dérobés. L’un d’eux, la couronne de l’impératrice Eugénie, a été retrouvé brisé à l’extérieur du musée.
Depuis un camion stationné quai François-Mitterrand, quatre hommes casqués et vêtus de gilets jaunes ont déposé des cônes de chantier et déployé un monte-meubles de déménagement qui leur a permis d’accéder directement à une fenêtre de la galerie, qu’ils ont fracturée. Armés d’une disqueuse, ils ont découpé deux vitrines, celle des bijoux du Second Empire (1852–1870) et celle des joyaux des souverains (1800–1852). Ils ont ensuite pris la fuite sur des scooters, abandonnant une couverture, des gants, un gilet jaune et des radios portatives. L’opération a duré sept minutes.
Dans la vitrine des bijoux du Second Empire, les voleurs ont emporté quatre ornements de l’impératrice Eugénie : sa couronne, son diadème serti de perles et de diamants, son Grand nœud de corsage orné de diamants, et sa broche-pendentif en diamants. Seule sa broche d’épaule en perles et diamants a été épargnée.
Dans la vitrine des joyaux des souverains (1800–1852), les cambrioleurs ont volé le collier et les boucles d’oreilles de l’impératrice Marie-Louise, ainsi que le diadème, le collier et une boucle d’oreille de la parure de saphirs et diamants de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense. Les autres pièces exposées, dont les pendants d’oreilles de Joséphine de Beauharnais et les bijoux de la duchesse d’Angoulême, n’ont pas été dérobées.
Les voleurs n’ont pas forcé la troisième vitrine contenant les joyaux de la Couronne de France de 1530 à 1789, où se trouve notamment le diamant « Le Régent », de 140,64 carats.
Une enquête pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs a été confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB), avec le soutien de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC).
Selon une source citée par le journaliste Didier Rykner sur LCI, la porte-fenêtre empruntée par les voleurs présentait un problème d’alarme depuis plusieurs mois, souvent désactivée à cause de déclenchements intempestifs. Le ministère de la Culture a cependant affirmé que l’alarme avait bien fonctionné.
Ce braquage intervient dans un contexte de multiples vols récents dans les musées français : porcelaines dérobées au musée Adrien Dubouché de Limoges, spécimens d’or volés au Muséum national d’histoire naturelle, et tabatières du XVIIIe siècle subtilisées au musée Cognacq-Jay en 2024.
Le musée du Louvre a annoncé sur son compte X :
« Le musée du Louvre restera fermé aujourd’hui pour raisons exceptionnelles. »
Ce nouveau braquage, qui rappelle les vols spectaculaires de ces derniers mois, relance le débat sur la sécurité des musées français. Malgré la vigilance des autorités et les promesses de renforcement, la disparition de ces joyaux impériaux souligne la fragilité d’un patrimoine que l’on croyait protégé au cœur même du musée le plus célèbre du monde.


