Face à l’effondrement sécuritaire à Port-au-Prince, le gouvernement haïtien aurait conclu un accord confidentiel avec Erik Prince, proche de Donald Trump et fondateur de l’entreprise militaire privée Blackwater, pour traquer les gangs armés qui terrorisent la population. C’est ce que révèle une enquête publiée par The New York Times le 27 mai 2025.
Selon plusieurs sources proches du dossier, Erik Prince collaborerait depuis mars avec les autorités haïtiennes pour mettre sur pied une unité spéciale dotée de drones armés et composée notamment de vétérans haïtiano-américains. Jusqu’à 150 mercenaires pourraient être déployés cet été, accompagnés d’un important lot d’armes déjà acheminé dans le pays.
Alors que les gangs contrôlent aujourd’hui de vastes zones de la capitale haïtienne et que plus d’un million de personnes ont été déplacées, des voix s’élèvent pour critiquer le recours à des forces privées étrangères. Le Département d’État américain affirme avoir été informé de l’implication d’Eric Prince mais n’est pas en mesure de divulguer des informations sur le contrat qui demeure à ce jour confidentiel. Les États-Unis ne seraient pas non plus impliqués dans le financement des opérations.
Le ministre haïtien de l’Économie, Alfred Métellus, justifie néanmoins l’ouverture à toutes les options : « Les portes sont ouvertes. Toutes les possibilités doivent être envisagées. »
Ce n’est pas la première fois qu’Haïti s’en remet à des forces de sécurité privées. Dans un pays où l’État peine à garantir la sécurité de base, ce choix pourrait redéfinir les contours du monopole de la violence légitime et permettre aux autorités haïtiennes de reprendre le contrôle du territoire national.
La rédaction