Depuis sa publication, l’avant projet de constitution suscite de nombreuses réactions au milieu des intellectuels haïtiens. Si pour certains c’est une nécessité et adaptée à la réalité haitienne, pour d’autres c’est inopportun. Pour clarifier la situation, Me Frantz Lauture, membre de la commission de pilotage a présenté les grandes lignes de ce document lors de la 12e édition des Mardis de la Nation, tenue le mardi 10 juin 2025 à la Primature.
Dans son intervention, Frantz Lauture souligne que beaucoup de changements et avancées ont été faits dans le nouvel avant projet de constitution
Parmi les avancées majeures ,Me Lauture, de l’avant-projet de Constitution, note :
• Réduction du poids budgétaire de l’appareil d’État par la diminution du nombre d’élus au niveau local et central ;
• Affectation obligatoire de 4 % du PIB à l’éducation (article 35.1), affirmant la priorité nationale donnée à l’instruction publique ;
• Promotion de la participation des jeunes et des femmes dans la gestion des affaires publiques ;
• Transformation de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) en une institution indépendante (article 176), renforçant ainsi les mécanismes de transparence ;
• Renforcement de la proximité entre les citoyens et les services publics au niveau des collectivités territoriales ;
• Fusion des fonctions de Chef d’État et de Chef du Gouvernement, le Président devenant également comptable des deniers publics ;
• Réduction du nombre de ministères à quinze, pour une gouvernance plus efficiente ;
• Décentralisation budgétaire, notamment à travers les dispositions de l’article 196-2.
L’ancien parlementaire a précisé que le comité a rédigé le document suite à de nombreuses consultation « Cette réforme majeure, actuellement en discussion dans les universités, au sein des partis politiques, de la société civile et de la diaspora haïtienne, résulte d’un long processus de consultation populaire.
De la création du Comité de pilotage par le décret du 17 juillet 2024 à la soumission de l’avant-projet, de nombreuses assises publiques ont été organisées à travers le pays, mobilisant activement des représentants de tous horizons jeunes, femmes, acteurs politiques et civils autour du thème : « Un peuple, une Constitution, une société et des réformes constitutionnelles ». Les préoccupations, propositions et aspirations de la population ont été largement recueillies pour nourrir l’élaboration du texte». a déclaré Me Lauture.
Pour finir, Me Lauture a salué l’engagement constant de la presse nationale et internationale pour sa contribution à la promotion d’une culture de paix et son attachement aux principes éthiques et déontologiques de la profession. Il a également souligné l’importance du rôle des médias dans la diffusion d’informations relatives au processus de réforme constitutionnelle.
Gedeon Delva