Ce 15 août, la ferveur religieuse et le souvenir historique s’unissaient en Haïti. Tandis que le Cap-Haïtien célèbre son 355e anniversaire de fondation, c’est toute la nation haïtienne qui rend hommage à Notre-Dame de l’Assomption, sainte patronne du pays et protectrice de plusieurs villes, dont le Cap-Haïtien, Port-au-Prince, Les Cayes, Petit-Goâve et Ouanaminthe.
Fondée officiellement en 1670 sous le nom de Cap-Français, l’actuelle deuxième ville du pays fut la capitale de la colonie de Saint-Domingue et témoin d’événements majeurs de l’histoire nationale. Aujourd’hui, malgré les défis auxquels elle fait face, elle demeure une cité de mémoire, de culture et de fierté.
Chaque 15 août, les célébrations de l’Assomption transcendent les frontières locales. Dans toutes les régions, des messes solennelles, processions et veillées attirent fidèles et pèlerins. À cette ferveur catholique se mêle souvent une dimension plus populaire : dans plusieurs zones rurales, la dévotion mariale dialogue avec des traditions issues du vaudou, faisant de cette fête un moment où la foi et la culture haïtienne se rejoignent dans une même spiritualité.
Au Cap-Haïtien, la coïncidence entre l’anniversaire de la ville et la fête de l’Assomption amplifie l’effervescence. Les rues se remplissent de chants, de prières, de rassemblements culturels et festifs. Mais au-delà de la ville christophienne, l’ensemble du pays vit cette journée comme un temps de recueillement, d’unité et de renouveau.
En ce 355e anniversaire, de nombreuses voix appellent à la valorisation du patrimoine historique et religieux, non seulement du Cap-Haïtien, mais aussi de toutes les communautés qui partagent cet héritage. Préserver ces traditions et ces symboles, c’est renforcer le lien entre l’histoire, la foi et l’identité collective d’Haïti.
Par Gesly Sinvilier