Dans la salle Jeanne, le Conseil de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince a organisé, ce vendredi 29 août 2025, une séance publique de restitution des travaux de la commission spéciale mise en place par le Barreau afin d’analyser le processus constitutionnel en cours, notamment le document de l’avant-projet de Constitution.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche de réflexion collective sur l’avenir institutionnel du pays, dans un contexte de crise politique persistante et de débats houleux autour de la réforme constitutionnelle.
L’objectif affiché était de donner une lecture critique et professionnelle du processus, en mettant en avant les enjeux démocratiques, les risques et les perspectives d’une éventuelle refonte de la Constitution haïtienne.
Selon les conclusions partagées, plusieurs zones d’ombre subsistent quant à la légitimité des démarches entreprises par certaines instances nationales. Les avocats ont rappelé que toute réforme constitutionnelle devrait se faire dans un cadre inclusif, transparent et respectueux des normes démocratiques, afin d’éviter que la future Loi mère du pays ne soit perçue comme le produit d’un camp politique ou d’un groupe d’intérêt particulier.
Par ailleurs, un moment marquant de cette restitution a été l’intervention de plusieurs avocats qui ont appelé à la cohérence et à la responsabilité au sein même des acteurs du processus.
Un double jeu controversé
Le nom du Bâtonnier Patrick Pierre-Louis a été particulièrement cité dans les débats. En effet, celui-ci fut membre du Groupe de Travail sur la Constitution, instance créée sous la supervision du Comité de Pilotage de la Conférence Nationale. Il avait donc pris part, en son temps, aux premières discussions et réflexions visant à baliser le processus constitutionnel.
Aujourd’hui pourtant, il se présente comme l’un des critiques les plus virulents de ce même Comité de Pilotage, qu’il accuse de manœuvres opaques et de partialité. Cette posture soulève des interrogations sur un possible double jeu, révélant les contradictions entre son engagement initial et son discours actuel.
Pour certains, cela traduit une volonté d’ajuster sa position en fonction de l’évolution du contexte politique ; pour d’autres, il s’agit d’un manque de constance qui fragilise la crédibilité du Barreau dans un débat déjà marqué par la méfiance et la polarisation.


