Sous la pression des groupes armés, La Chapelle s’est vidée. Plus de 8 800 personnes ont été forcées de quitter la commune de l’Artibonite après une attaque violente survenue le 22 juin 2025. Ce nouvel épisode sanglant intervient dans un contexte où les violences en Haïti ont déjà causé plus de 2 680 morts et déplacé plus de 1,3 million de personnes depuis janvier, selon les Nations Unies.
La terreur continue de gagner du terrain en Haïti. La commune de La Chapelle vient de s’ajouter à la liste des zones abandonnées par leurs habitants, face à la progression des groupes criminels lourdement armés. Selon le dernier rapport du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), au moins 8 890 personnes, issues de 2 257 familles, ont fui leurs foyers suite à l’attaque du dimanche 22 juin 2025.
La majorité des personnes déplacées ont trouvé refuge dans d’autres localités de l’Artibonite, tandis que d’autres ont tenté de rejoindre le département de l’Ouest. Selon l’OCHA, ces mouvements viennent alourdir une situation déjà critique, dans un pays où plus de 1,3 million de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur du territoire.
Depuis le début de l’année 2025, les violences généralisées ont coûté la vie à plus de 2 680 personnes et fait au moins 957 blessés, selon les données de l’ONU. Les groupes criminels continuent de s’imposer, contrôlant de vastes portions du territoire et forçant des familles entières à fuir.
Les récentes attaques à La Chapelle qui ont fait près de 6 morts et l’incendie de plusieurs bâtiments publics et privés dont le commissariat, confirment une tendance déjà constatée : les gangs armés ne se limitent plus à la capitale. Ils s’étendent de plus en plus vers les communes et les régions de province, affaiblissant davantage un pays plongé dans une crise humanitaire et sécuritaire profonde.
Face à cette situation, la réponse sécuritaire nationale et internationale reste jusqu’ici insuffisante. La mission multinationale, dirigée par le Kenya depuis juin 2024, peine toujours à contenir les violences ou à reprendre le contrôle des zones abandonnées par les forces de l’ordre. La police nationale et l’armée rencontrent toujours des problèmes alors que les gangs ne chôment pas.
Pendant que les habitants fuient les balles, les questions persistent : qui pourra arrêter cette avancée des gangs ? Et combien de communes tomberont encore avant qu’une réponse efficace ne soit mise en place ?
Wideberlin Sénexant