PORT-AU-PRINCE.— Le Directeur Général du Centre Ambulancier National, Renand Aristide, a présenté le bilan d’une tournée de prospection réalisée dans le Nord du pays. Une occasion pour le responsable de faire un diagnostic complet sur les services de proximité offert par l’institution.
Durant son séjour, Me Renand Aristide a installé des directeurs départementaux du nord et du nord-ouest dans le but de renforcer, dit-il, les bases administratives régionales du CAN.
Des pratiques malsaines, un handicap pour la mission du CAN
Revenu dans la capitale le week-end dernier, le DG a également signalé que c’était une visite d’évaluation. «C’était important pour moi de voir si le CAN a préservé son identité et sa mission auprès des communautés pour que nous puissions prendre les décisions», a souligné Aristide.
Le directeur général du CAN avoue avoir effectivement identifié certains problèmes au niveau du fonctionnement du service ambulancier dans plusieurs zones reculées. «Nous avons reçu un accueil chaleureux, mais il y eu des grognes au sein des populations locales: certains agents réclament encore des frais pour le service », se désole-t-il.
Le problème de mobilité dans la région, un bon prétexte pour les agents indexés
En dépit du fait que des agents aient exigé des frais aux bénéficiaires, les ambulances ne sont pas toujours disponibles. «La plupart des véhicules sont immobilisés dans le garage pour seulement une banquette cassée ou une bougie», a affirmé Aristide, soulignant que dans certains endroits il n’y a même pas d’ambulance disponible.
«Quant à la flotte, elle est désuète. Nous avions eu 120 véhicules, mais la moitié n’est plus opérationnelle», a-t-il dit, ajoutant que travaux de réparation ont été entrepris depuis son installation à la direction générale du CAN.
«A Port-au-Prince, nous sommes passés de 3 véhicules disponibles pour les opérations de secours à 7, sans compter ceux qui sont préposés au service de la primature et de la Villa d’Accueil, à l’entrée de l’aéroport, du MSPP etc…», s’est félicité le responsable qui dit espérer renouveler la flotte avec plus de 150 ambulances.
Les dispositions nécessaires
Renand Aristide a annoncé des mesures de redressement du CAN afin de corriger les écarts. «D’abord nous prendrons les décisions appropriées pour revenir à la gratuité des services», a rassuré Renand Aristide.
Le DG a, par ailleurs, annoncé une enquête administrative sur la distribution du carburant dans les villes de province. «Les agents interrogés ont avancé le problème d’essence pour justifier les frais réclamés, alors que je sais que l’État distribue du carburant pour toutes les ambulances», soutient-il.
Pour ce qui est de l’accès aux zones à haut risque, Renand Aristide se veut pragmatique: Maintenir le CAN au premier du service ambulancier et des soins pré-hospitaliers dans toutes les communautés les plus défavorisées tout en assurant son personnel.
«Nous faisons toujours ce qu’il faut pour accéder aux zones sensibles. Le CAN n’a pas de race, ni de religion, ni de tendance politique. Nous offrons un service aux yeux bandés», a-t-il défendu appelant les hommes armés à la compréhension et à l’humanisme pour faciliter le sauvetage des vies.
Le nouveau directeur général du Centre Ambulancier National en a profité pour annoncer la construction du bureau de la direction départementale du sud, un projet qui, dit-il, le tient à cœur, promettant la réorganisation des travaux et la restructuration du garage de l’institution afin de dynamiser le service ambulancier sur le territoire national.
Jean Mapou