FOND-PARISIEN, Haïti.— Située à la frontière haïtiano-dominicaine, dans l’arrondissement de Croix-des-bouquets, la douane de Malpasse a connu une incursion violente des gangs armés, la semaine dernière. Des individus armés, se présentant sous le nom de «Brigade» et dirigés par un certain Benbenn, ainsi connu, ont pris d’assaut les locaux de la douane. Depuis, l’endroit est sous l’emprise totale de ces hommes armés, a dénoncé l’Administration Générale des Douanes (AGD).
Ces événements tragiques surviennent après une opération de saisie de deux camions chargés de batteries lithium effectuée par les agents douaniers le 22 mai. L’AGD a fait savoir que cette invasion a également entraîné la destruction de documents cruciaux, tandis que les forces de la Police frontalière (POLIFRONT), présentes sur les lieux, se sont révélées incapables d’intervenir.
La confiscation des camions s’inscrit dans le cadre de la circulaire n° 001, mise en œuvre par le Ministère de l’économie et des finances (MEF), qui interdit strictement l’entrée en Haïti des marchandises en transit par la République Dominicaine. L’interdiction, entrée en vigueur le 7 avril 2025, stipule que toutes les marchandises doivent désormais être acheminées par voie maritime. Toutefois, ces décisions n’ont pas suffi à empêcher les actes de banditisme, illustrant les difficultés auxquelles font face les autorités douanières.
Outre la prise de contrôle des camions saisis, les assaillants se sont également emparés d’autres marchandises entreposées sur la cour de la douane, compromettant encore davantage les opérations douanières. Ce développement soulève des inquiétudes quant à la sûreté des agents douaniers et à la capacité des forces de l’ordre à protéger les infrastructures critiques à la sécurité nationale.
Ces attaques sont perpétrées dans un contexte de tensions exacerbées dans la région, où la criminalité organisée et la prolifération des armes menacent de plus en plus la stabilité de la Caraïbe, surtout après les récentes saisies importantes d’arsenal militaire en République Dominicaine à destination d’Haïti, ainsi que les condamnations de trafiquants aux États-Unis.
La situation actuelle à Malpasse révèle non seulement l’urgence de restaurer l’autorité de l’État, mais aussi la nécessité des réponses à la fois ciblées et globale, également efficaces à la violence généralisée qui menace le tissu même de la société haïtienne.
Jean Mapou