SANTO-DOMINGO.— Le président Luis Abinader, accompagné de ses prédécesseurs Hipólito Mejía, Leonel Fernández et Danilo Medina, a écrit en date du 5 juin, la communauté internationale sollicitant une intervention urgente de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en Haïti. Cette démarche est entreprise à un moment où la crise sécuritaire en Haïti continue de se détériorer.
La lettre justifie l’urgence d’une telle intervention, précisant que «le dispositif actuel de la MSS ne répond pas avec l’urgence ni la rigueur que la situation exige», mettant en garde contre la prolifération des gangs armés qui menacent de transformer Haïti en un foyer de criminalité, de trafic de drogue et de terrorisme.
Luis Abinader insiste sur la nécessité que le Conseil de sécurité prenne une décision avant la fin du mois de juin, afin d’éviter un vide sécuritaire lié à la rotation imminente des forces kenyanes actuellement déployées sur place.
Les lettres sont notamment adressées aux chefs d’État des puissances telles que les États-Unis, la Chine, et la France, plaidant en faveur d’une transformation de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) en une opération hybride, entièrement placée sous l’égide des Nations Unies.
Cette initiative intervient alors que le climat politique en République dominicaine s’est intensifié. Le cas haïtien peut-être utiliser pour embellir l’image de Saint Domingue ternie par les traitements anti humains infligés aux Haïtiens de chez-eux, tout comme l’ultra nationalisme anti haïtien devenu élan de patriotisme dominicain.
Une situation ironique quand on pense aux déportations massives des Haïtiens dans des conditions deshumanisantes. Le comportement stigmatisant et humiliant des dirigeants dominicains vis-à-vis de ce même peuple haïtien qu’il prétendent défendre sur la scène internationale laisse entendre des manœuvres diplomatiques peignant maintenir une façade bienfaisante de la république dominicaine.
Jean Mapou