L’organisation haïtienne KAY JÈN, engagée dans la défense des droits humains, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à la crise qui ravage le pays. Dans une note datée le 17 juillet, elle dénonce «la dégradation fulgurante de la situation en Haïti» et fustige «l’indifférence générale et l’incompétence institutionnelle de ceux qui gouvernent le pays actuellement».
PORT-AU-PRINCE.—Dans cette note, KAY JÈN décrit une société à bout de souffle, minée par «l’inflation galopante, le chômage endémique, la misère écrasante et l’extrême pauvreté» qui touchent aussi bien les villes que les campagnes. «La cherté de la vie étouffe les foyers», a souligné KAY JÈN, notant que «l’insalubrité des rues, l’inégalité sociale criante et l’exclusion systémique renforcent la précarité».
Selon l’organisation, les plus vulnérables sont laissés pour compte. «Les quartiers populaires, les zones reculées sont, entre autres, abandonnés, privés d’accès aux services sociaux de base les plus fondamentaux». Elle s’inquiète particulièrement du sort de la jeunesse, «en errance, sans repères ni perspectives», a écrit l’organisation soulignant le climat d’insécurité généralisée où «le droit à la vie est piétiné» et où «les violences, les actes de barbarie et l’impunité gangrènent le tissu social».
Face à cette situation qu’elle juge «révoltante et insoutenable», KAY JÈN lance un appel pressant aux forces vives, aux organisations progressistes, aux citoyennes et citoyens de bonne volonté à s’unir dans un plan commun, solidaire et structuré, pour sortir le pays du chaos. «Le salut de la nation ne viendra que d’un effort collectif, sincère et déterminé», insiste le communiqué.
L’organisation exhorte enfin les autorités à assumer pleinement leurs responsabilités, notamment en rétablissant l’ordre public, en renforçant les institutions régaliennes, en luttant contre les inégalités et en garantissant le retour des personnes déplacées dans leurs quartiers et leur sécurité. «Il est encore temps d’agir. Il est urgent de reconstruire sur des bases de dignité, de respect et de justice», a conclu le communiqué.
Jean Mapou


