Le Conseil des ministres réuni mercredi à la Villa d’Accueil a procédé à une série de nominations, dont celle très remarquée de Jean Rebel Dorcénat au sein de la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR). Une modification a été effectuée à l’article 4 de l’Arrêté du 12 février 2025 redynamisant et réformant la CNDDR) pour réintégrer Mr Dorcenat.
Un choix vivement critiqué par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) qui considère cette décision comme une “banalisation de la violence” et d’“impunité organisée”.
Selon Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH, Jean Rebel Dorcénat est “un allié de Barbecue, président du gang Viv Ansanm, un proche de chefs terroristes et un facilitateur des groupes armés qui sèment la terreur dans le pays”.
“C’est lui qui a été chargé de “fédérer les gangs après les tueries, et c’est lui encore qui est allé plaider pour eux publiquement”, a lancé Espérance, accusant Dorcénat d’avoir renforcé le pouvoir des gangs plutôt que de les désarmer.
Pour le directeur du RNDDH, cette décision constitue une insulte aux victimes des gangs : “C’est une gifle pour les femmes violées, pour les gens massacrés, pour les déplacés, pour tout un peuple pris en otage par les groupes armés”, a-t-il dénoncé, appelant les autres membres nommés au sein de la CNDDR à “réfléchir sérieusement à leur participation”.
L’organisation des droits humains exige l’annulation immédiate de cette nomination et accuse le CPT de “trahir la promesse de changement et de sécurité”, faite à la population haïtienne.
Il faut rappeler Jean Rebel Dorcenat faisait partie déjà de la commission de désarmement et de réinsertion en 2018 sous la présidence de Jovenel Moïse, et occupait le poste de porte-parole.