MASSACHUSETTS. — Une nouvelle association haïtienne de la diaspora a vu le jour sous l’initiative du psychiatre Harrison Ernest. Haitians for Civics and Peace Corp (HCP) est née d’un constat accablant concernant le quotidien difficile des Haïtiens résidant aux États-Unis.
Arrivé en Amérique du Nord en novembre 2023, le Dr Harrison Ernest a partagé son temps entre des retrouvailles familiales, des formations continues et une profonde nostalgie pour son pays d’origine, qui souffre cruellement. Ce sentiment de perte l’a poussé à enquêter sur l’organisation de ses compatriotes afin de mieux comprendre leur manque d’initiative au profit d’Haïti.
Un constat accablant ancré dans des décennies d’expérience
Selon le rapport du Dr Harrison Ernest, l’enquête a duré environ un an et demi et a révélé une réalité troublante : les Haïtiens de la diaspora mènent une vie égocentrique, marquée par une mentalité de chacun pour soi.
Malgré l’existence de nombreuses organisations à but non lucratif et apolitiques créées par les Haïtiens, la diaspora demeure divisée. Ces associations n’ont pas réussi à véritablement connecter les membres de la communauté ou à avoir un impact significatif sur la vie de ceux qui sont restés en Haïti, comme l’indique le rapport de l’enquête.
De la nécessité d’intégration à un appel à l’action
Bien que les pays d’accueil offrent de nombreuses opportunités, la diaspora haïtienne reste fragmentée, en raison de différences culturelles et d’une mentalité disparate, selon les analyses du Dr Ernest dans son rapport de trois ?????pages.
L’enquête a soulevé des questions légitimes sur la déconnexion des Haïtiens après leur migration, sur le manque de solidarité envers les nouveaux arrivants, notamment ceux bénéficiant du programme Biden, et sur l’utilité de la diaspora haïtienne et son fonctionnement.
Face au syndrome d’enracinement aigu, le HCP voit le jour
L’enquête a également décrit des comportements défavorables au progrès au sein de la diaspora haïtienne. « L’Haïtien à l’étranger conserve les mêmes lacunes qui entravaient sa vie en Haïti, projetant ainsi une image négative », écrit Ernest, justifiant ainsi la création de Haitians for Civics and Peace Corp.
Enregistré auprès du secrétaire du Commonwealth du Massachusetts, le HCP promeut la culture haïtienne, l’éducation civique, les droits humains et la paix, tout en œuvrant pour une communauté haïtienne solidaire. Le principal fondateur présente cette organisation comme une alternative aux divisions qui empêchent les Haïtiens de se faire une place significative à l’étranger, à l’instar des communautés juives ou chinoises.
Depuis son départ inopiné, le nom du psychiatre Harrison Ernest, ancien intervenant du tribunal du soir, a cessé de résonner en Haïti, même dans le cadre de l’affaire Jovenel Moïse où son nom avait été mentionné. Son initiative ne se limite pas à offrir une nouvelle association à la diaspora haïtienne ; c’est aussi une invitation à se reconnecter aux racines du pays, afin de lui redonner une place sur la carte mondiale.
Jean Mapou


