À l’occasion du premier anniversaire de l’Accord du 3 avril 2024, le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, a présenté une adresse à la nation en présence des autres membres du conseil ainsi que que le premier, Alix Didier Fils-Aimé.
Dans ce message, i a abordé plusieurs sujets cruciaux, notamment la sécurité et les élections, tout en réaffirmant l’engagement du CPT à remettre le pouvoir le 7 février 2026.
Un climat sécuritaire toujours préoccupant
Onze mois après l’installation de l’équipe de transition, la situation sécuritaire reste la préoccupation majeure. Lors de son intervention en présence aussi du commandant de l’armée, du directeur général de la police nationale et du responsable de la mission multinationale, Fritz Alphonse Jean a dénoncé l’influence de trafiquants nationaux et internationaux qui alimentent la violence et la peur en Haïti. Il a appelé à un soutien renforcé aux forces de l’ordre pour combattre ces réseaux criminels.
Le représentant de l’Accord de Montana au CPT a salué les mesures prises par la République dominicaine contre certaines autorités impliquées dans des activités illicites affectant Haïti. Le coordonnateur du CPT a également applaudi les déclarations du président colombien, Gustavo Petro, qui a révélé l’implication de mafias colombiennes dans la crise haïtienne. Selon lui, ces révélations confirment l’ampleur du problème et la nécessité d’une coopération internationale pour restaurer la stabilité.
Des mesures concrètes pour renforcer la sécurité
Parmi les mesures annoncées, Fritz Alphonse Jean a insisté sur la nécessité d’identifier les agents du BSAP (Brigade de Sécurité des Aires Protégées) afin de s’assurer que leurs dossiers judiciaires ne comportent aucun élément compromettant. Il a exhorté le Premier ministre à mettre tout en œuvre pour assurer le suivi.
« Nous sommes en guerre », a-t-il martelé, appelant les membres du gouvernement à afficher une position claire et déterminée face à la crise sécuritaire. Il a assuré que le CPT ne ménagera aucun effort pour remporter cette bataille.
Dans son allocution d’une douzaine de minutes, Fritz Alphonse Jean a reconnu la détresse de la population et les aspirations de ceux qui souhaitent retrouver leur vie d’autrefois.
L’incertitude électorale face à l’insécurité
L’économiste a réaffirmé que le processus électoral est en marche. Toutefois, le peu de temps restant et l’insécurité persistante à Port-au-Prince et dans d’autres régions alimentent les doutes quant à la faisabilité des élections dans les délais prévus.
Le CPT, a-t-il assuré, respectera l’échéance du 7 février pour remettre le pouvoir. Il a aussi insisté sur la nécessité de doter le pays d’institutions pérennes, annonçant la création prochaine du Conseil national de sécurité et de défense (CNSD) ainsi que de l’Agence nationale de sécurité (ANS).
Selon Fritz Alphonse Jean, le renseignement constitue un pilier central dans la lutte contre l’insécurité. Il estime que la transition doit laisser des bases solides pour garantir une Haïti plus stable et mieux protégée.
Des doutes et des inquiétudes persistantes
Cependant, certains s’interrogent sur la capacité du CPT à remplir ses missions prioritaires, notamment le rétablissement de la sécurité. Si le Conseil affirme sa volonté de stabiliser le pays et d’organiser les élections, certains secteurs restent sceptiques, estimant que le temps restant est insuffisant pour atteindre ces objectifs.
Alors que l’insécurité s’aggrave, l’avenir du pays demeure incertain. Les gangs continuent d’imposer leur loi, les déplacements forcés se multiplient, de nouveaux territoires sont attaqués, et les exécutions sommaires se poursuivent.
La population, épuisée par cette crise prolongée, attend des actions concrètes pour un véritable changement.