Le secrétaire général de SOS Journalistes, Joseph Guyler C. Delva, dénonce, dans une note datée du 9 septembre 2025, de graves menaces persistantes contre sa sécurité personnelle. Face à cette situation inquiétante, il a dû suspendre ses activités professionnelles et se mettre à couvert, une décision qui met en lumière la vulnérabilité croissante des acteurs de la presse en Haïti.
Depuis plusieurs semaines, le dirigeant de SOS Journalistes affirme être la cible de menaces de mort répétées de la part d’individus non identifiés. Ces intimidations, selon lui, sont directement liées à son engagement à défendre la liberté de la presse et d’expression dans le pays.
Guyler C. Delva a confié avoir fait part de ses inquiétudes au PDG de Radio Caraïbes, Patrick Moussignac, au début du mois d’août. Mais la multiplication des menaces l’a finalement poussé à quitter la station, où il co-animait l’émission sociopolitique très suivie Matin Caraïbes, diffusée chaque matin entre 9h et midi.
Parallèlement, SOS Journalistes rappelle que ses démarches ont récemment permis le retour à l’antenne de Boukante Lapawòl sur Radio Méga (103.7 FM), après huit mois de suspension jugée « forcée et illégale ». Une victoire qui, selon l’organisation, aurait contribué à intensifier les pressions exercées contre son secrétaire général.
La situation a pris une tournure plus préoccupante encore lorsqu’au cours du mois d’août, le porte-parole adjoint de la Police nationale, Lionel Lazarre, a contacté M. Delva pour lui signaler que le directeur de la DCPJ souhaitait lui transmettre une correspondance. Mais aucune démarche officielle n’a suivi, alimentant davantage les soupçons et l’inquiétude.
Selon des informations obtenues par SOS Journalistes, certains responsables auraient même envisagé de l’associer aux activités de gangs armés, une opération qui aurait été stoppée grâce à l’intervention d’un officier ayant mis en garde ses collègues contre un scandale retentissant.
En outre, le secrétaire général de SOS Journalistes accuse le Conseil présidentiel de transition (CPT) d’exclure volontairement son organisation de projets de financement destinés au secteur médiatique, ce qu’il considère comme un acte discriminatoire et une tentative de marginalisation.
« Cette situation reflète la gravité de l’état de la liberté de la presse et d’expression en Haïti », a réagi SOS Journalistes, appelant les autorités et la communauté internationale à prendre la pleine mesure des risques auxquels font face les journalistes.
En Haïti, le métier de journaliste est constamment pris d’assaut. Entre l’insécurité imposée par les gangs et les pressions voilées de certaines personnalités politiques, l’ardeur d’informer s’en trouve considérablement ralentie.
Des journalistes sont régulièrement victimes dans l’exercice de leur fonction, que ce soit par des brutalités policières ou à travers des mécanismes d’enlèvements. Le journalisme, véritable historien du quotidien, se retrouve aujourd’hui gravement menacé.
La rédaction


