Depuis plusieurs jours, Haïti vit sous la menace de l’ouragan Mélissa. Ce phénomène naturel traine derrière lui des averses et des vents pouvant souffler jusqu’à 260 km/h. Une situation qui aggrave grandement le sort des personnes réfugiées dans les camps de déplacés.
Lors d’une visite dans le camp du Ministère des Travaux publics, Transports et Communications, à Delmas 33, le constat est tout simplement catastrophique, d’autant plus que cette crise survient dans un contexte de recrudescence du choléra. Ces citoyens vivent des moments très difficiles et alarmante. À cause de l’ouragan, ils n’ont plus les moyens pour se loger.
« Là où je déposais mes draps pour me loger est envahi par les eaux. Je passe toute la nuit debout», nous a déclaré Janine, rencontrée dans le camp, indiquant qu’elle ne sait à quel saint se vouer.
Cette réalité est la même pour la majorité des déplacés interrogés. Les bébés, les enfants, les femmes enceintes ne sont pas épargnés.« J’ai pas de moyens pour protéger mon bébé ainsi que mes deux autres enfants face au cyclone», nous a confié Anne.
Ces réfugiés qui faisaient déjà face à de nombreux problèmes tels que l’insalubrité, la faim et d’autres difficultés, se voient leur souffrance et douleur renforcer à de l’arrivée de Mélissa.
Affirmant n’avoir reçu la visite d’aucune autorité de l’État venue s’enquérir de leur situation pendant le passage de l’ouragan, ces déplacés renouvellent leur appel à l’aide afin que des mesures soient adoptées pour leur permettre de regagner leurs foyers.
D’un autre côté, les réfugiés vivant dans l’enceinte de la direction des Affaires sociales n’ont pas caché leur frustration face aux conditions difficiles qu’ils endurent. Ils critiquent gouvernement qu’ils accusent d’avoir oublié leur existence. Ces pères et mères de familles continuent de demander aux instances compétentes de résoudre le problème de l’insécurité.
Lors d’un point de presse, les autorités ont placé cinq départements ( les Nippes, le Sud, l’Ouest, la Grand’Anse et le Sud-Est) sous vigilance rouge en raison de l’évolution de l’ouragan Melissa, tandis que l’alerte orange demeure en vigueur dans le Nord-Ouest et l’Artibonite.
Le gouvernement appelle la population à redoubler de vigilance et invite les brigadiers ainsi que les volontaires de la Protection civile à se mobiliser aux côtés de la population.
Gedeon Delva


