Le secrétaire général sortant de l’OEA a échangé, sur son compte X, ce 12 mai 2025, avec d’anciens dirigeants caribéens sur la crise haïtienne. Alors que le pays sombre davantage dans l’insécurité et l’impasse politique, l’inaction de la communauté internationale suscite de vives critiques.
La situation en Haïti continue d’inquiéter à l’échelle régionale. C’est dans ce contexte que Luis Almagro, secrétaire général sortant de l’Organisation des États américains (OEA), a tenu une réunion virtuelle avec le Groupe des Personnalités Éminentes (GPE), une instance composée d’anciens chefs de gouvernement issus de la Caraïbe, chargée de suivre l’évolution de la crise haïtienne.
Parmi les participants figuraient Bruce Golding (Jamaïque), Perry Christie (Bahamas), Kenny D. Anthony (Sainte-Lucie) et l’ambassadeur Colin Granderson (Trinité-et-Tobago). Ces personnalités ont discuté des blocages politiques persistants en Haïti, du vide institutionnel, ainsi que de l’escalade de la violence menée par des gangs armés dans plusieurs régions du pays.
Dans son message publié sur le réseau X, Luis Almagro a souligné la nécessité d’« actions urgentes » pour aider Haïti à sortir de cette crise multidimensionnelle. Il a notamment insisté sur l’importance de fournir au pays les moyens humains, techniques et financiers nécessaires pour rétablir la sécurité, lancer un processus électoral crédible et rétablir la gouvernance démocratique.
Sur le terrain, la réalité est alarmante. Le référendum qui devait avoir lieu le dimanche 11 mai dernier a été annulé, faute de conditions sécuritaires minimales.
Malgré tout, de timides avancées sont rapportées à Kenscoff, dans la localité Furcy, où la police dit avoir repris le contrôle de certaines positions stratégiques. Des efforts salués, mais encore insuffisants face à l’ampleur de la crise.
À Mirebalais, les autorités locales qui font des annonces de mener des opérations semblent désormais avoir perdu le contrôle, laissant les gangs organiser des rassemblements publics sans aucune réaction des forces de l’ordre. Le climat d’impunité s’installe dangereusement.
Alors que les discussions diplomatiques se multiplient, les Haïtiens, eux, attendent toujours des résultats concrets. Le budget d’urgence promis pour renforcer les forces de sécurité tarde à sortir du papier et l’organisation d’élections reste entourée d’incertitudes. La sortie de crise semble encore lointaine.