PORT-AU-PRINCE.— Le gouvernement haïtien a exprimé sa satisfaction à la suite de l’adoption, ce mardi, par le Conseil de sécurité des Nations Unies, d’une résolution approuvant la transformation de la Mission multinationale de soutien à la Sécurité (MMSS) en une force internationale renforcée. Cette nouvelle mission, qui pourrait mobiliser jusqu’à 5 500 policiers et militaires, a pour objectif prioritaire de lutter contre les gangs armés et de rétablir la sécurité publique en Haïti.
Dans une déclaration officielle, le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, a qualifié cette décision d’avancée majeure dans le partenariat entre Haïti et la communauté internationale. Il a souligné qu’elle constitue une preuve de solidarité constante des partenaires envers le peuple haïtien, confronté depuis plusieurs années à une insécurité généralisée qui fragilise les institutions, paralyse l’économie et exacerbe la crise humanitaire.
Des propos de reconnaissance articulés et ciblés
Le communiqué officiel du gouvernement a adressé des remerciements particuliers à plusieurs acteurs ayant joué un rôle décisif dans l’adoption de cette résolution. Les États-Unis sont cités pour leur rôle moteur dans la conception de l’initiative, tandis que le Panama est salué pour sa coopération active. Le secrétaire général de l’ONU António Guterres ainsi que l’ensemble des membres du Conseil de sécurité ont également été remerciés pour leur appui constant.
Le gouvernement haïtien a par ailleurs exprimé sa reconnaissance envers le Kenya, la Communauté des Caraïbes (CARICOM), l’Organisation des États américains (OEA), ainsi que le Standing Group (composé du Salvador, du Guatemala, du Panama, de la Jamaïque et des Bahamas) pour leur engagement. Le communiqué note aussi l’importance de l’abstention de la Russie et de la Chine, qui a permis l’adoption du texte sans veto.
Cette nouvelle mission internationale sera dotée d’un bureau de soutien
La nouvelle force internationale ne sera pas déployée seule. Elle sera accompagnée d’un Bureau de soutien de l’ONU chargé de garantir la coordination, la logistique et l’efficacité des opérations sur le terrain. Selon les autorités haïtiennes, cette configuration constitue un levier stratégique indispensable pour contenir la violence des gangs, sécuriser les zones urbaines et protéger la population civile.
Si le gouvernement haïtien a réaffirmé sa volonté de coopérer pleinement avec cette mission, il a tenu à préciser que ce partenariat doit se faire dans le respect de la souveraineté nationale. «L’objectif ultime reste la restauration de la confiance dans les institutions de l’État et la construction d’un avenir plus stable et prospère pour le pays», a insisté le Premier ministre.
Une étape décisive, mais les défis restent de taille
L’adoption de cette nouvelle mission est perçue comme une étape décisive dans les efforts de stabilisation d’Haïti. Toutefois, les observateurs soulignent que son efficacité dépendra de plusieurs facteurs: la rapidité du déploiement, la capacité de coordination avec la Police nationale d’Haïti (PNH), ainsi que l’accompagnement d’un plan global de renforcement institutionnel et de développement socio-économique.
Dans un contexte où les gangs armés contrôlent encore une grande partie de la capitale et de plusieurs axes stratégiques, la réussite de cette mission internationale reste un enjeu vital pour la survie de l’État haïtien et la sécurité de sa population.
Jean Mapou


