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Haïti face à ses mirages sécuritaires : quand l’histoire et le vide institutionnel dictent la crise

Par Jean Wesley Pierre

Quelles solutions pour la sécuritaire en Haiti ? Plusieurs politiques et intellectuels ont exprimé leurs positions et émis leurs analyses sur le phénomène de l’insécurité actuellement dans le pays. Ce samedi 23 août 2025, sur les ondes de Radio Télé Métropole, les débats ont mis en lumière un dilemme qui dépasse de loin la question technique de la sécurité en Haïti : la faillite de l’État, la dépendance vis-à-vis de l’international et la difficulté persistante à penser une solution endogène.

Les prises de parole du colonel Himmler Rébu et de Dr Renand Armstrong Charlot lors de l’émission ANALIZ ont révélé deux lignes d’analyse convergentes : le rejet des mirages militaires importés et l’appel à une prise en main nationale, nourrie par l’histoire et la mémoire collective.

À ces deux voix, il faut ajouter celle du professeur James Boyard, expert en relations internationales, qui insiste sur la nécessité de dépasser les approches ponctuelles et de concevoir une stratégie globale et durable.

Les illusions armées et l’incompétence structurelle

Interpellé sur l’éventualité d’un déploiement de groupes paramilitaires étrangers pour combattre les gangs en Haïti, le Colonel Himmler Rébu, ancien militaire, a été catégorique : « Se de bagay illusoire, opsyon stipid, sou papye li inefikas. »

Cette formule, lapidaire, traduit une conviction profonde : l’idée d’une intervention armée étrangère surtout en dehors d’un cadre institutionnel ne répond pas à la complexité du problème haïtien. Elle traduit, selon lui, une méconnaissance totale des dynamiques internes.

Rébu va plus loin en désignant le cœur du problème : « il y a un vacuum. Un vide sur l’organisation de de l’état. Rien n’est géré ni dirigé ». La crise sécuritaire ne serait donc pas d’abord une crise de moyens militaires, mais une crise de compétence et de vision.

Dans cette logique, la première étape aurait dû être un dialogue national avec les acteurs concernés, y compris les jeunes enrôlés dans les gangs, pour analyser la situation et construire un plan concerté. Rébu remet ainsi au centre du débat une vérité souvent occultée : la guerre contre les gangs ne peut être gagnée uniquement par les armes, mais par une stratégie politique, sociale et sécuritaire combinée.

Le spectre historique et la reproduction des schémas coloniaux

De son côté, le Dr Renand Armstrong Charlot adopte un angle différent, mais complémentaire. Tout en avouant son absence de compétences techniques dans le domaine militaire, il met en avant le bon sens et surtout l’enseignement de l’histoire. Son avertissement est clair : « Le pays risque de basculer dans un problème encore plus grave. »

Pour étayer son propos, il convoque une analogie historique puissante : la conférence de Berlin (1884-1885) où les puissances coloniales européennes s’étaient partagé l’Afrique en traçant des frontières arbitraires, sans la moindre consultation des peuples concernés. Pour Charlot, l’actualité haïtienne résonne dangereusement avec ce précédent : « Se pratikman menm bagay la yap fè ak nou jodi a, di yap réfléchi sou solution pwoblèm yo pou nou, san nou. »

Cette mise en parallèle éclaire une continuité : Haïti, malgré son statut de première République noire indépendante, se voit encore traitée comme un objet de gestion internationale. À chaque crise, les solutions sont discutées dans les chancelleries étrangères, rarement avec un ancrage dans la souveraineté populaire.

Renand convoque également la mémoire de l’ancien président Leslie François Manigat, qui dénonçait « la volonté d’être esclaves », pour illustrer la tendance des élites haïtiennes à se livrer, consciemment ou non, à l’influence étrangère au lieu de forger une autonomie stratégique.

La mise en garde de James Boyard : vers une stratégie globale

C’est dans ce contexte que la voix du professeur James Boyard, commissaire divisionnaire de la PNH vient apporter une dimension stratégique essentielle. Selon lui :« Qu’elle émane du Conseil de sécurité des Nations unies, de l’OEA ou d’un acteur privé, aucune mesure visant la crise de sécurité en Haïti ne pourrait être DURABLE si elle n’inclut pas une solution GLOBALE, intégrant des mesures militaro-policières (6 mois), de stabilisation (18 mois) et de consolidation (5 ans). »

Ce propos, d’une clarté méthodologique, met en évidence un fait incontournable : Haïti ne peut se contenter de « solutions express » ou de « coups de force sécuritaires ». Toute approche durable doit combiner l’urgence sécuritaire (militaro-policière), le moyen terme (stabilisation institutionnelle et sociale) et le long terme (consolidation politique, économique et démocratique).

Boyard apporte ainsi le chaînon manquant aux interventions de Rébu et Charlot : une architecture de sortie de crise. Si Rébu dénonce l’incompétence des dirigeants et si Charlot rappelle les leçons de l’histoire, Boyard montre la voie : la nécessité d’une planification globale, progressive et inclusive.

Une triple critique et une triple exigence

Rébu, Charlot et Boyard, malgré leurs approches différentes, convergent dans une même exigence. Rébu dénonce l’illusion et l’incompétence. Charlot alerte sur la reproduction des logiques coloniales et appelle au rasanbleman patriotique. Boyard structure une feuille de route où l’urgence doit être articulée avec le temps long.

En somme, ils invitent à dépasser la logique du « pompier étranger » pour renouer avec la lucidité nationale et la responsabilité historique.

Entre mirage militaire et responsabilité historique

Les propos cités dans cet article enrichis des propos de James Boyard, a offert un rare moment de lucidité.Ils ont déconstruit, chacun à sa manière, le mirage d’une solution militaire importée et montré que le salut d’Haïti ne réside ni dans la précipitation ni dans la délégation aveugle à l’international.

Leur diagnostic commun est sans appel : sans une planification globale, inclusive et souveraine, les interventions étrangères, qu’elles soient armées ou diplomatiques, ne feront que prolonger le cycle d’échec et de dépendance.

Autrement dit, la vraie question n’est pas de savoir qui viendra sauver Haïti, mais si Haïti acceptera enfin de se sauver elle-même.

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