WASHINGTON.— Les États-Unis ont annoncé, vendredi, de nouvelles sanctions économiques et juridiques contre deux figures accusées de soutenir des activités terroristes. Dimitri Hérard, ancien responsable de sécurité du palais national, et Kempes Sanon, chef d’un groupe armé, sont désormais visés pour leur implication présumée dans des activités terroristes.
Cette décision, rendue publique par l’ambassade américaine à Port-au-Prince, s’appuie sur le Décret exécutif 13224, un cadre légal permettant de sanctionner toute personne ou entité impliquée dans des activités terroristes ou leur financement.
Des sanctions à caractère contraignant et immédiat
Selon la note officielle du département du Trésor américain, tous les biens et intérêts appartenant à Hérard et Sanon, situés aux États-Unis ou sous le contrôle de citoyens américains, sont désormais gelés. Toute entreprise détenue à 50% ou plus par l’un d’eux sera également frappée de blocage.
Washington justifie ces mesures par la nécessité d’affaiblir les réseaux criminels qui alimentent la violence et déstabilisent la région.
«L’ère de l’impunité est révolue», indique le communiqué, précisant que les auteurs d’actes de terreur ou de violences contre la population haïtienne devront désormais rendre des comptes devant la justice internationale.
Herard, une figure controversée au centre de la tempête
Dimitri Hérard, ancien chef de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), est déjà cité dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, et dans plusieurs enquêtes relatives à des violations des droits humains et à des liens présumés avec des trafics illicites.
De son côté, Kempes Sanon est présenté par les autorités américaines comme l’un des dirigeants les plus influents du regroupement armé «Viv Ansanm», accusé de mener des attaques coordonnées contre des civils, des institutions publiques et des convois humanitaires.
Selon Washington, les deux hommes auraient facilité la circulation d’armes, de fonds et de ressources logistiques destinées à soutenir les opérations violentes de cette organisation.
Vers un élargissement des sanctions internationales
Cette initiative pourrait ouvrir la voie à des mesures coordonnées avec d’autres partenaires, notamment le Canada et l’Union européenne, en vue de resserrer la pression sur les acteurs soupçonnés de financer ou d’entretenir les violences.
«Ceux qui profitent du chaos ou exploitent la souffrance du peuple haïtien ne trouveront plus refuge dans le système financier international», avertit le communiqué américain.
Washington cherche également à établir un précédent : le soutien aux organisations criminelles sera désormais assimilé à une complicité avec des entités terroristes.
En prenant ces mesures, les États-Unis réaffirment leur soutien au peuple haïtien et leur détermination à combattre le terrorisme dans la Caraïbe. Cette offensive diplomatique marque une étape décisive dans la lutte contre les réseaux criminels transnationaux et l’impunité qui mine la société haïtienne depuis plusieurs années.
Jean Mapou


