PORT-AU-PRINCE. — L’aéroport international Toussaint Louverture a accueilli, ce mardi vers 12 h 05, une vingtaine de déportés en provenance de la base navale de Guantánamo. Ce rapatriement intervient peu après que l’administration américaine a démenti les allégations faisant état d’un transfert massif de migrants non documentés vers cette installation militaire avant leur expulsion.
Karoline Leavitt, attachée de presse de la Maison-Blanche, a affirmé sur X que « cela n’arrivera pas », assurant que l’envoi de milliers de migrants vers Guantánamo n’était pas envisagé, malgré les préparatifs en cours pour y accueillir jusqu’à 30 000 migrants, conformément à une directive de l’ex-président Donald Trump.
Par ailleurs, Stephen Miller, conseiller principal à la Maison-Blanche, fait pression pour faire grimper les détentions à 3 000 immigrants par jour, ce qui risquerait de surcharger des centres de détention déjà saturés.
Selon le journal américain Miami Herald, onze des rapatriés avaient été interceptés en mer près des Bahamas, probablement en route vers la Floride. Les neuf autres provenaient d’un centre de détention de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) aux États-Unis et avaient transité par Guantánamo.
Un autre vol de rapatriement, transportant 61 Haïtiens, est prévu ce mercredi à destination de Cap-Haïtien, qui accueille en moyenne un vol américain d’expulsion par mois.
Cette accélération des expulsions soulève de vives préoccupations sur le sort des migrants en quête d’asile et sur l’approche controversée de l’administration Trump, accusée d’ignorer les enjeux humanitaires de ses décisions.
Ces Haïtiens sont renvoyés dans un pays en proie à une violence endémique, où les gangs armés contrôlent une large part du territoire, notamment les principales routes. Haïti traverse en outre une crise politique aiguë, dirigée par un pouvoir largement critiqué pour son laxisme face à la situation.
Jean Mapou