Nous sommes maintenant à la deuxième semaine sans Conseil des ministres pour Fritz Jean à la tête du CPT. Cela accentue l’impression d’un État paralysé, où l’urgence de la situation est ignorée par des dirigeants déconnectés de la réalité.
Le week-end écoulé, Fritz Jean était dans le nord pour parler de développement de la région septentrionale. Laurent Saint Cyr était avec les bourgeois dans un hôtel pour parler de relance économique, entre défis et opportunités. Smith Augustin et Leslie Voltaire ont participé à la messe des 160 ans du Petit Séminaire Collège Saint Martial qui, s’il faut le rappeler, n’est plus à l’adresse habituelle au bas de la Ville à cause de la guerre des gangs.
Pourtant, nous avons une réalité quotidienne où nos enfants, nos familles, nos frères et sœurs meurent sous les balles de bandits.
Dans un climat de déroute, les gangs, véritables forces de l’ombre, avancent sans relâche vers la Villa d’accueil et la Primature, menaçant symboliquement et concrètement les piliers du pouvoir. Ces derniers jours, des établissements de médias ont été vandalisés et incendiés par les groupes criminels. La population, prise en étau entre l’avancée des gangs et l’inaction des dirigeants, essaie de s’organiser en groupe de défense des quartiers. Les plus irréductibles sont sortis manifester leur mécontentement. Peine et misère !
Telle une catastrophe annoncée, l’inaction des autorités gouvernementales rappelle la tragédie du Titanic, où ceux aux commandes demeurent inconscients de l’iceberg se rapprochant inexorablement. Ce décalage entre l’agressivité des forces illégales et l’indifférence des autorités met en exergue la fragilité d’un système étatique en pleine crise après 38 ans de démocratie, laissant présager des conséquences dramatiques pour l’avenir du pays.
Quand les dirigeants auront conscience de la réalité, il sera peut-être trop tard.
Josué Sénat
M.A Politologue