Une enquête ouverte par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) visant Jean Ronald Joseph, ancien Directeur du Fonds National pour l’Éducation (FNE), suscite de vives polémiques au sein de la classe politique haïtienne.
Selon plusieurs sources, cette procédure aurait été initiée sous l’impulsion du Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, Monsieur Nesmy Manigat, qui reprocherait à l’ex DG considéré comme étant un proche de l’ancien Premier Ministre Ariel Henry de lui avoir fait de l’ombre dans la gestion des affaires éducatives.
En effet, ce qui devrait relever d’une enquête administrative normale est perçu par l’opinion publique comme un affrontement politique. Dans la foulée, Hans Ludwig Joseph, Directeur de l’ULCC, est accusé d’instrumentaliser l’affaire à cause de ses ambitions personnelles. L’homme, qui serait déjà en quête d’une candidature présidentielle dans le camp des jovenélistes, verrait en Jean Ronald Joseph un concurrent direct à neutraliser.
L’affaire prend une tournure plus complexe encore avec les alliances politiques qui se dessinent en arrière-plan. Le titulaire de l`ULCC se serait rapproché des personnalités telles que : Sterline Civil qui avait brigué le poste pendant sept mois après la fin du mandat de M. Joseph, Guichard Doré et Eddy Désir, tous reconnus comme des adversaires déclarés de l’ancien Premier Ministre Ariel Henry.
Selon certaines sources, cette alliance poursuivrait deux objectifs : D’une part, produire coûte que coûte un rapport défavorable contre M. Jean Ronald Joseph, perçu comme un protégé d’Ariel Henry ; et d’autre part, l’écarter de la scène politique avant les prochaines élections.
C’est dans ce contexte que plusieurs documents internes relatifs à l’enquête ont fuité dans les médias. Parmi eux figurent notamment le certificat médical fourni par M. Jean Ronald Joseph pour cause de santé dans le cadre de sa demande d’audition ainsi que des informations sensibles concernant des montants alloués à certains projets de linstitution quil dirigeait. Lesquelles divulgations renforcent la thèse selon laquelle l’affaire dépasserait le seul cadre d’une enquête administrative pour s’inscrire dans une stratégie de déstabilisation politique.
À la croisée de l’administratif et du politique, ce dossier met en lumière les fragilités institutionnelles du pays et la difficulté à distinguer la lutte contre la corruption des rivalités de pouvoir. Reste à savoir si l’enquête de l’ULCC aboutira à des conclusions solides et crédibles ou si elle s’enlisera dans des accusations croisées.
Par : Jérôme François
Mardi 30 Septembre 2025


